Salpa : une reconversion et 150 emplois à la clé
L’ancienne friche industrielle de Pont- Sainte-Maxence a été vendue à LBDI pour 400 000 euros. Cette société spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets s’installera dans deux ans. Laps de temps durant lequel le site sera loué à Streicher, constructeur allemand de gazoduc.
Officialisée fin février, la vente du site Salpa à la société LBDI, sonne comme une bonne nouvelle dans un climat économique morose marqué par la litanie des fermetures d’usines. Mais Salpa a dû attendre son heure, car ce dénouement heureux est intervenu après bien des péripéties. Historiquement, Salpa ou Société Anonyme de La Peau Artificielle (le synderme) a vu le jour en janvier 1929 sur des terrains achetés à l’époque à Air Liquide. Longtemps florissant, le site de Pont emploiera jusqu’à six cents personnes. En 1977,Salpa ferme les portes du site, repris par Hutchinson Mapa qui s’en va à son tour quelques années plus tard. En 1989, la société Inovim l’acquiert et le loue à différents locataires dont Comptoir des marchandises.
Un projet de lofts pour artistes
Mais c’est en 2004 que le site Salpa fait la une des journaux avec un projet porté par un promoteur inattendu : l’acteur Christophe Lambert. Avec sa société Azur Foncière Privée, ce dernier fait l’acquisition de la totalité du site dans le but d’en faire des lofts façon ateliers d’artistes. Mais l’enthousiasmant projet s’enlise. Le sol de ce site se révèle encore très pollué et la dépollution coûte cher… Les difficultés s’amoncellement et finissent par provoquer le dépôt de bilan d’Azur Foncière Privée en 2009 ; la liquidation est alors confiée à un liquidateur parisien. Retour à la case départ. Le bon ange de Salpa sera l’agence de développement économique Sud Oise Développement, l’Agence, ou SODA. Créée fin 2009 à l’initiative de quatre entités intercommunales dont la Communauté d’agglomération creilloise (CAC), elle est présidée par Jean-François Dardenne, maire de Nogent-sur- Oise. SODA et la CCPOH diligentent une étude du site sous l’égide de l’INERIS pour faciliter la reprise, puis l’agence de développement prend son bâton de pèlerin.
Le juste prix pour Salpa
Entre 2010 et 2013, elle fait visiter Salpa à plus d’une quinzaine de repreneurs potentiels dont LBDI en juillet 2012, demandant régulièrement au liquidateur de baisser son prix (cinq millions d’euros au départ). Mis aux enchères en 2011 pour 2,5 millions, le site ne trouvera pas preneur. Las, en 2013, le liquidateur finit par accepter l’offre de LBDI. Ce site de près de 10 ha remplit les critères recherchés par la société de Michel Prendleloup, spécialisée dans le traitement des déchets : une grande zone près de la région parisienne, proche d’une voie d’eau et d’axes routiers majeurs. Une fois dépollué, le site verra un centre de traitement et de valorisation des matériaux avec un transport par péniche ainsi qu’un laboratoire et un pôle technologique. 150 emplois devraient accompagner la renaissance de Salpa qui gardera son nom, assure le nouveau propriétaire. L’allemand Streicher qui s’installera durant deux ans – le temps pour LBDI d’obtenir les agréments de la DREAL – promet 300 emplois dont 150 embauches locales. Une bouffée d’oxygène pour la région et une idée qui pourrait faire florès : les friches industrielles ne manquent pas dans ce secteur jadis prospère