Salaires, inflation: les syndicats vont appeler à la mobilisation le 13 octobre

Une rentrée discrète, mais déterminée: l'intersyndicale qui a mené la bataille contre la réforme des retraites s'apprête à appeler à la mobilisation le 13 octobre, avec notamment pour mot d'ordre l'augmentation des...

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le 12 juillet 2023, à Paris © Bertrand GUAY
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le 12 juillet 2023, à Paris © Bertrand GUAY

Une rentrée discrète, mais déterminée: l'intersyndicale qui a mené la bataille contre la réforme des retraites s'apprête à appeler à la mobilisation le 13 octobre, avec notamment pour mot d'ordre l'augmentation des salaires, dans un contexte de forte inflation.

Les leaders des huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, FSU) se sont retrouvés vendredi matin en visioconférence, comme ils l'avaient annoncé au début de l'été.

L'occasion de travailler à un communiqué qui sera publié lundi, appelant à la mobilisation le 13 octobre.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a quelque peu éventé cette annonce vendredi, lors d'un débat organisé dans le cadre de l'Université d'été des mouvements sociaux et des solidarités, à Bobigny.

"On a fait une intersyndicale ce matin, on va rendre publique lundi midi (...) une date de mobilisation qui sera au milieu du mois d'octobre et sur les questions de salaires, d'austérité, d'égalité femmes hommes et qui va aussi parler d'environnement", a-t-elle affirmé.

"Il faut vraiment qu'on mette toutes nos forces pour réussir cette date", a-t-elle ajouté, précisant que la mobilisation interviendrait un vendredi, ce qui fait écho aux mobilisations "Fridays for future" des écologistes.

Plusieurs responsables syndicaux ont confirmé à l'AFP que la date qui sera annoncée est le 13 octobre, l'intersyndicale inscrivant ses pas dans ceux de la Confédération européenne des syndicats, qui prévoit deux dates de mobilisation, les 13 octobre et  13 décembre, selon Yvan Ricordeau, le numéro deux de la CFDT.

Des braises "pas éteintes

"Les braises du mouvement social retraites ne sont (...) pas éteintes. (...) Avoir une expression commune dès la rentrée, cela nous paraissait important", dans un contexte de forte inflation et alors que la question des salaires n'est "pas réglée", a souligné Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires, également présente à Bobigny.

Pour les syndicats, l'enjeu est aussi de continuer à se montrer unis, alors que plusieurs importantes négociations vont s'ouvrir avec le patronat et le gouvernement, notamment sur l'assurance chômage et sur les retraites complémentaires.

L'unité syndicale qui s'est construite durant le mouvement contre la réforme des retraites, est l'occasion de rééquilibrer en faveur des syndicats le rapport de force avec le gouvernement et le patronat, espère Sophie Binet.

Les syndicats s'étaient réunis une dernière fois avant les vacances le 15 juin, pour tirer le bilan d'une mobilisation de six mois infructueuse contre la réforme des retraites, qui doit officiellement entrer en application le 1er septembre.

Ils avaient alors promis de travailler à des propositions communes, et évoqué déjà la possibilité d'une mobilisation s'inscrivant dans le cadre européen.

Le patronat prévoit de faire sa rentrée lundi et mardi, à l'hippodrome ParisLongchamp, avec en invitée de marque la première ministre Elisabeth Borne, qui prononcera un discours en début d'après-midi.

Quelques jours avant d'être confirmée à son poste, Mme Borne avait réunit le 12 juillet patronat et syndicats à Matignon, une première depuis mars 2021. L'occasion pour les uns et les autres de poser les bases d'un agenda social qu'elle avait qualifié d'"ambitieux" et "dense".

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