Hôtellerie/ restauration

Saint-Riquier : une enfant du pays reprend l’hôtel Jean de Bruges


Cela fait deux ans qu’Aurélie Padot a repris l’hôtel trois étoiles voisin de l’abbaye royale de Saint-Riquier. Une renaissance pour l’établissement resté fermé pendant trois ans. Elle dresse un bilan positif.

La salle des petits déjeuners, décorée d’une belle fresque représentant les principaux lieux touristiques locaux.
La salle des petits déjeuners, décorée d’une belle fresque représentant les principaux lieux touristiques locaux.

Sur le parvis de l’abbaye royale de Saint-Riquier, l’hôtel trois étoiles Jean de Bruges tout en pierre a fière allure. C’est difficile de croire que l’établissement est resté fermé durant trois ans alors qu’il est une institution dans la région.

 « Avec un associé de la commune, qui est dans la restauration, nous avons du insister auprès du propriétaire pour qu’il nous le confie à la location, raconte Aurélie Padot, co-associée. C’était vraiment dommage d’avoir un si bel établissement qui soit fermé. Lui voulait vendre. Nous avons fini par trouver un terrain d’entente. Électricité, peinture, façade… ensemble nous avons réalisé 200 000 euros de travaux. Les habitants sont heureux que l'établissement soit de nouveau ouvert. »

L’imposante façade du Jean de Bruges.

« Je suis contente d’avoir concrétisé ce projet »

Native de Saint-Riquier, Aurélie Padot était sans doute une des mieux placées pour reconnaître tout le potentiel de l’établissement. Elle désirait aussi changer de vie professionnelle : « Je travaillais dans une mutuelle à Amiens mais j’habitais ici, raconte-t-elle. Je voulais vraiment faire autre chose. J’aime le relationnel mais je ne connaissais rien au métier. J’ai été épaulée, en pleine pandémie, durant six mois, par mon associé. Aujourd’hui, comme tout va bien, je vais lui racheter ses parts et voler de mes propres ailes. J’adore mon métier. Je suis contente d’avoir concrétisé ce projet. Je travaille dans un bel endroit, je rencontre des personnes exceptionnelles. Plusieurs artistes sont venus dormir ici. »

Aurélie Padot, heureuse d'avoir opéré ce changement de vie.

L’autre chance d’Aurélie Padot est d’avoir pu reprendre l’établissement encore meublé. Avec l’aide d’une architecte d’intérieur, elle a tout réagencé. Au total, l’établissement lumineux compte neuf chambres réparties sur deux étages avec ascenseur, pratique pour les bagages. 

Le lieu se veut à la fois chic et authentique, avec sa pierre apparente, mais aussi cosy : fauteuils Chesterfield dans le salon, lits en rotin dans la suite familiale de 80 m² de deux chambres (un lit double et deux lits une personne), deux douches et une kitchenette, belle chambre à l'ambiance romantique avec un lit à baldaquin. 

La chaleureuse salle des petits-déjeuners est décorée d’une belle fresque représentant les principaux lieux touristiques locaux. Elle peut être transformée en salle de réunion d’un maximum de 20 personnes. Quant à la terrasse, elle promet de beaux moment de calme.

Même si le démarrage avec le Covid, période durant laquelle la propriétaire des lieux a assuré un peu de restauration et accueilli l’équipe de tournage d’un film de juillet à septembre dernier, n’a pas toujours été évident, elle tire un bilan positif. Les touristes de Paris, Lille, Belgique sont là, les Anglais, Hollandais et Allemands sont de retour. Et tous apprécient de pouvoir enfourcher un des cinq vélos électriques loués par l’établissement pour découvrir le secteur ou la Traverse du Ponthieu.

Une chambre préparée pour un moment romantique.

« Je commence à avoir des clients fidèles qui cherchent le calme et un hôtel de charme, confie-t-elle. Avec la pandémie, ils préfèrent venir sur les terres, où il y a moins de monde. Au petit déjeuner, c’est minimum entre 25 et 30 produits différents : céréales, viennoiseries, gâteau battu, fromages… Je propose des services en plus comme aller chercher des clients à la gare ou après un mariage… Pour des événements romantiques, je peux décorer les lits avec des pétales de roses, des serviettes en forme de cygne, le tout avec champagne et mini fours ! Et nous acceptons les animaux, ce qui n'est pas si courant... »

Les clients peuvent aussi profiter d’une pause au salon de thé, avec au menu notamment des glaces artisanales de Buigny-Saint-Maclou près d’Abbeville, du gâteau battu, des punch apéritifs… L’hôtel abrite une cave en pierre voûtée dans laquelle il est possible de s’adonner à la dégustation de rhums et de whiskies. L’établissement propose quelques produits locaux à la vente comme du gâteau battu, des bocaux de la conserverie Saint-Christophe à Argoules ou du miel.