Patrimoine naturel

Saint-Quentin-en-Tourmont : le parc ornithologique du Marquenterre fête ses 50 ans

Cette année 2023 est particulière pour le parc ornithologique du Marquenterre, ouvert depuis 1973. Pour célébrer ce demi-siècle, des temps forts seront proposés durant les quatre saisons.


Le responsable pédagogique Philippe Carruette.
Le responsable pédagogique Philippe Carruette.

Sur la côte picarde, le parc ornithologique du Marqueterre est un lieu à part entière. Au fil des décennies, il est devenu incontournable pour tous les amoureux de nature et d’oiseaux. En 2022, 170 000 entrées ont été comptabilisées, les habitants des Hauts-de-France sont de plus en plus nombreux à s’y rendre depuis la pandémie. Le parc représente une halte de premier choix pour les oiseaux : il en a accueilli près de 320 espèces différentes, au printemps, les cigognes en font notamment leur lieu privilégié pour la reproduction, offrant aux visiteurs des spectacles d’anthologie. La héronnière est aussi très animée à cette période-là.

200 hectares gagnés sur la mer

Le site se développe sur 200 hectares, une surface considérable gagnée sur la mer par un homme, Michel Jeanson, dans les années 50. Il plante à cette époque jacinthes, tulipes et autres glaïeuls avant de voir son activité mise à mal par la concurrence des Pays-Bas. Visionnaire et amoureux des oiseaux, il visite des parcs ornithologiques en Angleterre et aux Pays Bas, il fait machine arrière, réaménage à coups de bulldozers son polder et crée des postes d’observation, car l’homme doit se faire le plus discret possible.

Des aménagements sont réalisés régulièrement.

Le 1er juillet 1973, le parc ouvre ses portes, deux entrées sont comptabilisées le premier jour. Qu’importe, Michel Jeanson croit en son projet,  il mise sur la communication, l’affichage, et cela paie. Aujourd’hui, le parc est géré par le syndicat mixte baie de Somme-Grand littoral, épaulé par des partenaires comme le Conseil départemental ou le conservatoire du littoral (son propriétaire). Le parc est aussi un témoin du réchauffement climatique : des espèces arrivent plus tôt, d’autres partent en migration plus tardivement. Ces trois dernières années, à cause de la canicule, le parc du Marquenterre a dû fermer ses portes deux jours.

Le Marquenterre est donc un site d’exception : « Nous sommes encore précurseurs au niveau notamment des équipements. Nous comptons 21 guides nature, c’est un choix, les visiteurs sont en demande d’informations. Ce lieu est sans cesse en évolution. Le parc du Marquenterre, c’est 50 ans de labeur. À l’entrée, par exemple, nous avons réaménagé des mares pour les batraciens, nous avons aussi rénové le point de vue qui permet d’observer l’ensemble du parc. Les visiteurs voient que nous faisons un travail qui a du sens », présente Philippe Carruette, le responsable pédagogique.

Un site unique de 200 hectares.

Pour cette année particulière, un vaste programme est prévu jusqu’en novembre. Avec dès les 25 mars une exposition baptisée Le Marquenterre, un jeu défi "50 ans de migration" du 1er avril au 30 juin, une conférence et un film sur l’histoire du parc par Paul Jeanson, fils de Michel Jeanson le 10 juin, une fête d’anniversaire le 1er juillet, mais aussi des conférences, des balades nature, des ateliers créatifs et manuels… « C’était important de célébrer cet anniversaire mais toute l’année », précise Corinne Carré, directrice d’exploitation.

En dehors du programme des 50 ans, des sorties ou événements incontournables attendent les visiteurs : calèche, crépusculaire, découvertes des oiseaux du printemps ou encore le Festival de l’oiseau et de la nature du 22 au 30 avril. le parc accueille également des séminaires, pour découvrir de manière privilégiée ce site naturel hors du commun.