Sa couveuse s’est installée dans le Sud-Avesnois
Afin de se rapprocher géographiquement des personnes intéressées par la création d’entreprise, l’association a ouvert à Fourmies une antenne de sa couveuse. En 2013, elle lance l’accompagnement en ligne.
La BGE Sambre-Avesnois a lancé sa couveuse en 2005 ; 127 entrepreneurs à l’essai y ont été accueillis, formés et suivis, avec l’inconvénient de devoir, en général, se rendre à Maubeuge pour leurs formations et rendez-vous réguliers. «Afin de leur éviter trop de déplacements, explique Lionel Dupureur, responsable territorial, on a décidé de la décentraliser. Depuis dix mois, ils peuvent aller au 7 rue du Conditionnement à Fourmies. Et, en principe, ce printemps, l’antenne sera au Pôle intercommunal de développement économique (PIDE) en construction dans la zone économique de la Marlière, toujours à Fourmies.»
Autre projet 2013 vers les créateurs : «l’accompagnement en ligne».
Hébergement et accompagnement. En novembre dernier, à l’Ecomusée, les responsables de la BGE, dont Alexandre Dubut, animateur de la couveuse, ont présenté cette nouveauté à leurs partenaires et prescripteurs. En leur rappelant le rôle de la couveuse : permettre à des personnes désirant créer leur propre emploi, leur propre entreprise, de tester grandeur nature leur projet avant de se lancer. La couveuse assure un «hébergement juridique et social» pendant un maximum de 12 mois. «Pendant cette période, les entrepreneurs à l’essai apprennent le métier de chef d’entreprise, bénéficient d’un accompagnement, de conseils, de formations. Ils peuvent ainsi se rendre compte de la viabilité de leur projet et de leur aptitude à l’autonomie», a notamment expliqué Alexandre Dubut.
Des chiffres. Les profils des créateurs, autant d’hommes que de femmes, font apparaître 42% de demandeurs d’emploi de plus d’un an, 19% de moins de 26 ans, 8% de travailleurs handicapés et 23% de personnes au RSA. En 2012, sur 13 «sorties», la BGE a enregistré 69% de créations, 16% de retours à l’emploi et 15% d’abandons. La couveuse se révèle bien souvent une période de transition entre un passé de salarié, un moment de chômage et une autre vie…
Lionel Dupureur a rappelé que les couvés étaient admis en couveuse après sélection par un comité d’entrée et que la BGE avait aussi des comptes à rendre à ses financeurs.
Un témoignage. Mi-novembre, l’antenne de Fourmies suivait trois personnes, dont Jean-Louis Dellinger, 55 ans, de Grand-Fayt. Ce dernier a témoigné : originaire de Moselle, ingénieur Arts et Métiers, il a travaillé dans la sidérurgie, la maintenance, jusqu’à une rupture de contrat en septembre 2010 afin de se rapprocher de sa famille. «J’ai tenté les CV, les entretiens, mais à mon âge… A Pôle emploi, quand j’ai un jour parlé de créer, on m’a orienté vers la BGE dont le BG bus stationnait justement devant l’agence.»
En couveuse, il met en place «ID tracée», une activité qui consiste à aider les particuliers à réaliser des dossiers d’extensions couvertes de leur habitation. «Je suis technicien et dessinateur, précise-t-il. Et des plans précis sont souvent nécessaires avant de déposer une demande de permis de construire ou une déclaration préalable de travaux.» Il apprécie la couveuse parce qu’elle le «met en situation» dans des domaines qu’il ne maîtrisait pas : être commercial, tenir sa comptabilité, mener un entretien avec un client… Avec son aide, il a réalisé une plaquette «pour se vendre» et prépare un site internet. A sa sortie de couveuse, il espère trouver un local et compte se développer vers les entreprises en leur proposant des prestations de maintenance préventive. « Je devrai acquérir des appareils de mesure, mais là c’est mon métier.»