RSE

RSE : les produits des entreprises labellisées sur-performent

Trois questions à Léonard Prunier, président de la FEEF, Fédération des entreprises et entrepreneurs de France, qui réunit 1 100 PME et ETI fournisseurs de la distribution

RSE : les produits des entreprises labellisées sur-performent

Pourquoi la FEEF a-t-elle décidé de créer son propre label RSE, responsabilité sociétale des entreprises, en 2015 ?

Il y a dix ans, lorsque ces problématiques ont commencé à émerger, nous avons constaté que les labels qui se mettaient en place étaient adaptés aux grands groupes et non aux PME. Nous avons donc décidé d'en créer un qui soit conçu pour nos entreprises, des PME et des ETI. Nous nous sommes adossés à la norme Iso 2600 pour créer un référentiel adapté. Les audits sont réalisés par un organisme indépendant. Nous voulions un label exigeant, non du greenwashing. Par ailleurs, nous voulions que ce label identifie les produits qui sont proposés par des PME, des entreprises humaines et non des multinationales aux yeux du consommateur. Au début, il a fallu un temps d'adaptation. Les entreprises devaient s'approprier le label, à une époque où on ne savait pas très bien ce que RSE voulait dire. Et il a également été nécessaire de convaincre les distributeurs : ils voyaient arriver une multitude de labels et devaient choisir lesquels valoriser...

Dix ans après la création du label, quel bilan tirez-vous ?

Plusieurs indicateurs montrent que le label a trouvé sa place. L'ensemble des acteurs de la grande distribution l'a adopté et l'utilise. Par exemple, en mettant en avant les produits labellisés dans des prospectus ou sur les applications mobiles. Résultat, les consommateurs sont nombreux à connaître PME+. Du coté des entreprises, nous observons qu'aujourd'hui certaines souhaitent rejoindre la FEEF pour obtenir le label. Pour l'instant, 250 adhérentes de la FEEF ont entrepris cette démarche et au niveau commercial, leurs produits sur-performent : par exemple, en 2024, pour les produits alimentaires, les marques PME + ont progressé de 3,7% en unités, contre 0,2% sur la moyenne du marché, selon le baromètre Circana. Par ailleurs au delà des bénéfices en matière de ventes, les entreprises sont conscientes du fait qu'elles ont besoin d'avancer sur la RSE. La certification leur permet de travailler leurs plans d'action en interne.

Au delà de la grande-distribution où le label est visible sur les packaging des produits, comment envisagez vous de le promouvoir ?

Notre objectif actuel est de faire reconnaître le label dans le domaine de la restauration collective et commerciale.Nous allons sensibiliser les opérateurs de ce secteur afin qu'ils fassent du label un critère de sélection ou qu'ils le valorisent auprès de leurs propres clients. Cela leur permettrait de répondre à leurs impératifs d'achats responsables et à une demande croissante. Nous avons déjà signé un premier accord avec Metro. Au delà de cette orientation nouvelle, nous visons d'obtenir une quarantaine d'entreprises labellisées supplémentaires par an. Et nous continuons à travailler sur le label en soi. Nous entendons renforcer la dimension d'achat local dans le référentiel et nous réfléchissons à la manière d'aligner ses indicateurs avec ceux de la directive CSRD, afin d' épargner à nos entreprises des contraintes supplémentaires.