Rouen / Le Havre : La Maison Lepage, une entreprise familiale innovante depuis 100 ans
La Maison Lepage fête ses 100 ans ! Aujourd'hui dirigée par la quatrième et cinquième génération, l'entreprise familiale continue d'innover entre nouvelles technologies et joaillerie éthique.
Au sous-sol de la boutique Lepage, rue des Carmes à Rouen, Ludovic Dworaczek, joallier depuis cinq ans au sein de l'entreprise familiale, s'affaire sur une bague. « Il s'agit de deux bagues qui
vont devenir une seule », explique-t-il, en pleine soudure. Ludovic fait partie des 65 salariés de l'entreprise (dont 12 travaillant dans les ateliers) qui fête ses 100 ans cette année.
Créée en 1922, la première enseigne Lepage voit le jour en Normandie, plus particulièrement au Havre, créée par Raoul Lepage. Suit ensuite une seconde boutique, à Rouen cette fois, fondée par le frère Gaston en 1939. Les enfants de Gaston ouvrent une troisième boutique à Lille en 1970.
Une entreprise innovante
Et la Maison Lepage se perpétue de génération en génération. À la tête de la boutique rouennaise, Valérie Lefrançois est la quatrième génération. Tandis qu'à Lille, la cinquième génération opère. Et depuis 1922, chacune apporte sa touche pour rester dans l'ère du temps. En 2010, la Maison Lepage ouvre sa boutique en ligne proposant bijoux et montres haut de gamme. « 25% de notre chiffre d'affaires est réalisé via le site internet », précise les responsables de la boutique rouennaise, Franck et Valérie Lefrançois.
Plus tard, c'est la 3D qui vient compléter l'offre de joaillerie de l'entreprise familiale, permettant ainsi la création de bijoux sur-mesure. Ludovic Dworaczek a intégré la Maison Lepage pour relever ce « challenge pour la Maison comme pour [moi] », s'enthousiasme-t-il. Le joaillier jongle ainsi entre son savoir-faire ancestral et les nouvelles technologies avec pour maître mot : l'excellence.
L'excellence et l'éthique
Une excellence qui se retrouve dans les 10 000 références proposées par l'enseigne, et plus particulièrement dans sa propre marque de bijoux Lepage. « En 2019, on a décidé d'investir sur notre propre nom », se souvient Valérie Lefrançois. En plus d'être revendeur de nombreuses marques d'horlogerie et de joaillerie, la Maison Lepage créé cinq collections de bijoux. « Aujourd'hui, la marque Lepage représente 50% du chiffre d'affaires, notamment pour le diamant (dès 1950, Gaston Lepage est introduit à la bourse d’Anvers, NDLR) pour lequel nous sommes reconnus dans le métier », estime-t-elle. La dernière en date célèbre le centenaire de l'entreprise "1922 La Magnifique" avec la référence au triangle, symbole de l'entreprise.
La nouvelle génération veut également une joaillerie éthique. La Maison Lepage obtient, en 2021, la certification RJC (Responsible jewellery council), une première pour une maison multi-marques indépendante. La certification RJC permet d'attester un "sourcing responsable", c'est-à-dire l’origine de l’or et des pierres précieuses utilisés, mais aussi du respect des droits de l'homme et du droit du travail.
« Environ 80% des bijoux Lepage sont fabriqués à partir d'or recyclé », racheté à des clients, déclare Franck Lefrançois. La joaillerie respecte le processus de Kimberley pour extraire ses pierres, une initiative qui lutte contre le commerce des diamants des conflits.
La Maison Lepage investit aussi le marché de la seconde main. Elle a mis en place "Les Rendez-vous 10h10", une fois par mois, qui permet aux clients de dénicher des montres d'occasion révisées et garanties par l'enseigne.
Ancrée dans le territoire
« La Maison Lepage fait partie de l'histoire des gens », raconte Valérie Lefrançois. Depuis 1939, les générations des Lepage ont vu défiler dans leurs boutiques plusieurs générations de clients, souvent à l'occasion d'événements familiaux. Pour Valérie Lefrançois, la clé du succès est l'excellence, mais aussi l'ancrage territorial. La Maison Lepage mène des actions de mécénat, notamment dans le cadre de la restauration de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen, mais aussi de sponsoring, actuellement auprès des clubs de rugby rouennais et havrais.
Un ancrage territorial qui pourrait se faire ailleurs qu'en Normandie et dans le Nord. Car, la famille Lepage ne compte pas s'arrêter là, avec la volonté d'avoir toujours un temps d'avance sur son époque.