Roubaix : La Troisième Place, un tiers-lieu à vocation sociale

La Troisième Place a ouvert le 13 octobre 2020, quelques jours avant la fermeture des cafés à cause de la pandémie. Un bouleversement qui a finalement poussé sa directrice, Aurore Féret, à imaginer autrement le lieu.

Cynthia Piresvaz, chargée de mission, et Aurore Féret, directrice de La Troisième Place.
Cynthia Piresvaz, chargée de mission, et Aurore Féret, directrice de La Troisième Place.

C'est l'unique tiers-lieu métropolitain dans un centre commercial. Le pari est osé : ouvrir un espace événementiel mêlant café des parents, petite restauration, coworking, salles de séminaire et bureaux en location en plein cœur du centre commercial Espace Grand'Rue à Roubaix.

Projet pilote pour les futures ouvertures d'autres «Troisième Place» partout en France, le tiers-lieu roubaisien est porté par une équipe aussi engagée que dynamique. Aurore Féret, directrice des lieux, a travaillé pendant des années comme éducatrice spécialisée et avait envie de faire vivre un lieu original dans un cadre inédit : «Je voulais sortir des cases ! Après un diagnostic du territoire avec l'association lyonnaise La Cordée éducative, missionnée sur ce projet, et la société SGM (Société des Grands Magasins), propriétaire du centre commercial, qui avait besoin de redynamiser le centre, ce lieu nous a semblé idéal pour en faire un projet pilote.»

Pour le grand public et les professionnels

Les anciennes surfaces commerciales se sont donc transformées en un temps record (malgré l'arrêt des chantiers durant le confinement) pour laisser place à plus de 500 m2, avec un espace adapté aux familles, des bureaux en location et un espace de coworking – appelé ici «cosy working» – partagé entre les demandeurs d'emploi, les chefs d'entreprise, les mères de famille... et dont le fonctionnement ne pouvait pas être plus simple : «Il n'y a pas d'adhésion. On s'engage juste à payer une consommation. La Troisième Place veut être accessible.»

Un espace numérique permet aussi d'accueillir des ateliers destinés à réduire la fracture numérique. Quant à l'espace restauration, ce n'est pas juste un snack pour emporter son repas : Aurore Féret souhaite implanter des ateliers culinaires pour créer du lien social. D'ailleurs, elle lance un appel : «Je recherche l'initiative d'un entrepreneur pour imaginer une offre de restauration de qualité mais participative, un peu sur le même état d'esprit que les Petites Cantines à Croix.»

Bien que le projet a ouvert en plein confinement, la multitude d'activités présentes sur le site a permis au lieu de continuer de fonctionner. Pendant cette période, Aurore Féret a par exemple loué l'espace café pour les associations qui n'avaient plus assez de place. «On ne veut pas être un énième projet. Un tiers-lieu prend l'image du territoire. Un centre commercial, c'est le passage des fourmis, les gens peuvent s'arrêter juste prendre un café et parler avec l'artiste qui vend ses créations dans la boutique solidaire. En fait, la Troisième Place ne rentre pas dans une case», sourit la directrice.