Rose André ouvre Corpus bien-être au monde de l’entreprise

Rose André a ce dynamisme, cette spontanéité, cette empathie naturelle qui en font assurément un personnage attachant, authentique. Ces temps-ci, la professionnelle du bien-être, toujours le sourire en bandoulière, ne cache pas ses vives inquiétudes sur l’un des effets systémiques des crises à répétition qui se succèdent ces dernières années : celui sur la santé psychique et physique de nombre de salariés d’entreprise. Dans le climat anxiogène actuel, rien n’est simple. Chacun est face à ses émotions face à des faits violents auxquels personne n’était habitué, de la Covid-19, en passant par le conflit en Ukraine, l’érosion du pouvoir d’achat des ménages et cette crise identitaire que traverse notre société marquée par une perte de repères, entre le "monde d’avant et celui d’après".

Maux sociétaux et perte de repères

25 Mds€. C’est ce que coûtent par an les arrêts de travail en France. Soit 3 500 € par salarié ou encore 7 % de la masse salariale. Dans ce total, les dépenses d’indemnités journalières pour maladie représentent annuellement quelque 8 Mds€. À noter : que 88 % des maladies professionnelles sont des troubles musculosquelettiques, touchant articulations, muscles et tendons. De son expérience d’une décennie dans le monde de l’entreprise et au contact journalier de tous types de salariés, Rose André est ici une témoin privilégiée d’un état de santé des collaborateurs d’entreprise qui ne va pas en s’améliorant. «J’ai pu mener à bien ma réflexion depuis plus de dix ans sur l’importance du bien-être au travail, tant au niveau du mobilier ergonomique que de l’importance du corps», explique-t-elle. La situation actuelle dans le monde de l’entreprise la laisse perplexe : «J’observe de vraies souffrances psychologiques, des montées de stress et de tension, comme j’ai rarement connu.» Dans son viseur, la pandémie. Clairement, elle a accéléré nombre de ces pathologies mentales et physiques, car le corps est ici rarement séparé de l’esprit. Fatigue, stress, perte de motivation, douleurs physiques régulières, burn-out : les maladies professionnelles ont explosé ces deux dernières décennies, nous plaçant parmi les pays européens enregistrant les chiffres les plus élevés en termes d’accidents du travail. Si, traditionnellement, les secteurs les plus accidentogènes sont la construction, le commerce, les transports, l’hébergement, la restauration, l’intérim, le médico-social, il semble, que depuis l’apparition de la Covid-19, plus précisément ses multiples adaptabilités (masques, confinements, télétravail…) aient eux chez beaucoup d’entre nous un effet néfaste, et creuser des déséquilibres divers.

Beaucoup à faire en entreprise...

Écouter Rose André évoquer tous ces sujets sociétaux et de santé publique, c’est entendre un constat fait de réalisme : «Je décèle des failles, je me suis posée la question de comment les soulager. Comment ralentir, du moins lutter efficacement, cette course contre le temps à laquelle nous sommes tous confrontés, comment aussi intégrer que la frontière vie privée/vie professionnelle vole en éclats. Cela crée des pertes de repères, des doutes, des souffrances.» Rose André a décidé de lancer son activité dédiée, dénommée Corpus. Il s’agit d’un centre de bien-être pluridisciplinaire implanté à Metz. Elle a fédéré autour de son process un ensemble de professionnels faisant partie de sa structure (spécialiste soins LPG et pulsothérapie, professeur de yoga et pilâtes, diététicienne-nutritionniste). L’objectif est ici de proposer une offre globale permettant à chacun de créer son propre parcours de bien-être, au sein de l’établissement messin, rue des Charpentiers, élégamment et esthétiquement agencé, mariant chaleur et intimisme, accueillant un public multigénérationnel.

Implanté à Metz, Corpus bien-être s'adresse à la sphère d'entreprise en Lorraine.

Dans le cadre de son offre aux entreprises, Rose André a mis le focus sur des soins efficaces et rapides. Elle y revient : «Le principe est simple. Une permanence au sein de l’entreprise, un petit local suffit, les machines amenées par mes soins sur place. Le salarié a juste à descendre de son bureau ou de son poste de travail pour profiter de son soin. Cela peut prendre le temps d’une pause. Vingt minutes sont suffisantes.» Dans les mois à venir, Rose André va aller à la rencontre de ces chefs d’entreprise, cadres et managers, qui doivent prendre en compte un changement de paradigme majeur pour le monde du travail, dans sa perception et sa place au sein même de notre espace commun. Car toutes les stratégies et organisations doivent composer avec l'humain et sa perfectibilité. Pas une mince affaire. Rose André en reste persuadée : «Il faut remettre de la bienveillance, de l’apaisement, valoriser les femmes et les hommes dans notre société. L'entreprise est un passage obligé pour cela.» Elle situe son initiative dans un contexte où la crise de la démographie médicale - plus de la moitié des médecins sont âgés de plus de 65 ans, la médecine du travail étant la 4e spécialité médicale la plus âgée de France -a une incidence majeure et directe sur le suivi en santé au travail. 61 % des salariés du secteur privé n'ont pas bénéficié d'une visite avec un service de médecine du travail l'an passé et 6 % des salariés n'en ont jamais bénéficié. Quant aux travailleurs indépendants et chefs d'entreprise, ils sont quelque 3 millions à être sans suivi en santé au travail. On parlait de question de santé publique. Elle est là, face à nous, criante....

Pour aller plus loin : https://corpusbienetre.fr/