Romain Thomas, la création graphique par passion

Romain Thomas, la création graphique par passion

 D.R.Issu d’une famille où la passion guide le travail et les hobbies,  Romain Thomas a déjà plus de dix ans d’activité professionnelle.  Dans l’imprimerie, on pourrait presque dire qu’il est un enfant de la  balle. Et si les circonstances l’ont amené à bifurquer vers la création  graphique, il a autant “la tête dans le guidon” qu’auparavant. Après  avoir testé son projet en couveuse, voici un an qu’il est dans le  grand bain de l’ entreprenariat. Avec bonheur. 

Voici une trentaine d’années, une  poignée de Calaisiens amateurs  de cyclisme ont goûté durant  quelques saisons un plaisir  particulier : observer dans  leur téléviseur, à chaque arrivée d’étape  du Tour de France, leur concitoyen Michel  Thomas, vêtu du maillot de l’un des sponsors  de l’épreuve, courir à perdre haleine  aux abords de l’arrivée pour rapatrier un des  coureurs distingués du jour vers le podium  protocolaire. Tous constataient combien  Michel Thomas était habité par la passion  pour remplir ce rôle. Une passion qu’il a  transmise à son fils Romain, nouveau-né à  l’époque. Pas forcément pour le cyclisme  mais pour l’amour du travail bien fait. 

Je levais le doigt

Romain Thomas ne  fait pas de mystère pour dire qu’il fut un  écolier moyen. Moyen, mais bachelier à  un âge raisonnable. Il se lance alors dans  la conquête d’un BTS en alternance dans  les métiers de l’imprimerie. Son cursus  l’amène à fréquenter l’institut lillois Amigraph.  “Au cours de cette année, racontet-  il, je me suis surpris à lever le doigt et  à donner les bonnes réponses, ce qui ne  m’arrivait jamais du temps de l’école.” Pas  de doute, il a la passion de l’imprimerie et  ressent “une certaine aisance” à évoluer  dans le milieu. Il bluffera l’un de ses futurs  employeurs en se plantant au milieu de  l’atelier et en énumérant les machines  présentes autour de lui par leur nom, leur  type et leurs capacités. Ses meilleurs souvenirs,  il les puisera chez un professionnel  d’Abbeville qui travaille le haut de gamme,  notamment dans ce qu’il est convenu  d’appeler “les beaux livres”. Mais même  dans le haut de gamme, la concurrence  est rude et l’aventure abbevilloise s’arrête  pour Romain en 2013. 

En passant par la couveuse

Romain  Thomas est désarçonné. “J’étais prêt à  me tourner vers la mécanique, une autre  de mes passions”, note-t-il. Un bilan de  compétences s’impose, qui ne fournit  pas d’orientation précise. Un imprimeur  boulonnais le convainc de rester dans le  métier, même si Romain Thomas n’intégrera  pas son équipe. Un “copain illustrateur-  graphiste” le sollicite. Voilà le jeune  homme remis en selle dans la création  graphique. Les deux compères ont travaillé  et travaillent encore en partenariat,  mais, à l’aube de sa trentaine et après  dix ans de salariat, Romain veut créer sa  propre structure. Il passe par la BGE et se  retrouve au sein de l’antenne calaisienne de  la couveuse d’entreprise, sous la férule de  l’inévitable Elodie Muys. Le test grandeur  nature dure un an et l’ancien pensionnaire  de la couveuse tire cette conclusion : “Je  remercie Elodie.” 

Solutions nouvelles

Le 8 février 2016,  jour de ses 31 ans, il crée l’EIRL Thomas  Romain. D’emblée, le Musée de la guerre  d’Ambleteuse lui fait confiance. D’autres  clients suivent, comme le bowling de  Calais. Même si son entreprise est modeste,  Romain Thomas cherche aussi à s’assurer la  clientèle des grands comptes, domaine que  son passé de commercial dans l’imprimerie  lui a permis d’aborder. “Mais pour cela, il  faut que je renforce ma propre communication”,  constate-t-il. En attendant, Romain  Thomas s’attache à rechercher des solutions  nouvelles par les supports. Il a ainsi  revisité le classique prospectus trois volets.  Et a permis à Arnaud Deparis, boucher de  centre-ville, de faire face à l’interdiction des  sacs en plastique en floquant son nom sur  un élégant sac réutilisable en fibres naturelles.  En ajoutant la création graphique à  la gestion de l’impression, Romain Thomas  est resté sur la même ligne de conduite : le  respect des impératifs techniques. Par passion,  bien sûr.