RFF poursuit ses travaux de rénovation
Réseau ferré de France (RFF) est en pleine phase de travaux.Après la Côte d’Opale, les chantiers se concentrent en milieu urbain. A Seclin, le changement des voies a commencé au début du mois.
Dans le froid glacial, sur la ligne Phalempin-Fives, les ouvriers de Colas rail œuvrent au changement des rails, du ballast et des fixations. Le chantier commence aux alentours de la gare de Seclin. Réalisés de nuit pour réduire au maximum les perturbations qui restent ainsi marginales le jour, les travaux font partie d’un vaste plan de rénovation des lignes ferrées auquel procède RFF. «L’opération de renouvellement de la ligne classique Paris-Lille s’inscrit dans le cadre du contrat de performance, signé en 2008 entre l’Etat et RFF, visant à rendre le réseau pérenne et plus performant», indique RFF. Un travail de longue haleine car ces chantiers à répétition suivent un rythme de 1 000 km rénovés par an. L’Etat s’est engagé à fournir les moyens financiers pour les aspects infrastructurels du ferroviaire national. Dans le grand Nord (Picardie, Nord-Pas-de-Calais), RFF dispose d’un budget de 362,5 millions d’euros sur la période 2012-2014 uniquement pour les voies. Cette année, 115 millions y seront affectés. Le reste de l’enveloppe sera dédié aux ouvrages d’art, à la signalisation, aux télécommunications ou encore à la traction énergétique. A Seclin, on est sur la ligne Paris-Lille. Longue de 105 km, celle-ci relie depuis 1846 les deux grandes agglomérations urbaines. Au rythme de l’usure des rails, les rénovations ont dû se faire quatre ou cinq fois. «La durée de vie d’un rail est comprise entre 35 et 50 ans», indique un chef d’équipe d’RFF. Le tronçon Phalempin-Fives est doublé depuis 1993. Les travaux n’interrompent quasiment pas le trafic, notamment celui du fret qui emprunte la ligne. En tout, celle-ci fait transiter 97 trains de voyageurs et 10 trains de marchandises. Un second tronçon est également en chantier dans le Pas-de-Calais entre Arras-Anicet.
Suite rapide en action. Les chiffres d’un chantier de rénovation donnent le tournis : sur les 34 kilomètres de voies à rénover, 54 000 nouvelles traverses de béton seront posées, 70 000 tonnes de ballast seront déversés et 35 millions d’euros seront dépensés. En tout, 300 personnes seront mobilisées. Depuis cinq ans, le maître d’ouvrage aura préparé le chantier pour six mois de travaux. Chaque jour, le train-usine de Colas rail (l’entreprise qui effectue une partie des travaux pour RFF) traite un kilomètre de voies. En premier lieu, et en tête du train-usine, la dégarnisseuse fait son ouvrage en enlevant le ballast usagé ; la substitution s’opère dans la foulée. On relève ensuite la voie et on passe à l’étape du nivellement. Les traverses usées par le temps sont ensuite changées et des morceaux de rails subissent le même sort. Souvent, il faut couper au disque certaines parties des rails. C’est un travail qui se fait au rythme du pas des ouvriers, dont certains travaillent sous le train pour ramasser les fixations tandis que d’autres serrent les nouvelles. D’autres encore marquent les problèmes plus importants que les suivants traitent au fil de l’avancée du train-usine. L’ensemble du process a pour nom «suite rapide en action». On est au milieu de la nuit, les ouvriers marquent une pause. Le long de la double voie, le guide continue d’expliquer : «Le rail se compose de trois choses : le champignon, l’âme et le patin sur lequel repose l’ensemble.» Et la découpe doit être fine.