Retraites: déficit "immédiat" de 6 milliards qui "dérivera à 30 milliards dans les années qui viennent", affirme Bayrou

Le déficit "immédiat" du système des retraites est de six milliards d'euros et "il dérivera vers 30 milliards dans les années qui viennent", a affirmé jeudi François Bayrou, se référant au rapport de la Cour...

Le premier président de la Cour des Comptes de France, Pierre Moscovici (G), aux côtés de la ministre française chargée du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet (C), présente les résultats du rapport sur les retraites au Premier ministre français François Bayrou (D) à l'Hôtel Matignon à Paris, le 20 février 2025 © STEPHANE DE SAKUTIN
Le premier président de la Cour des Comptes de France, Pierre Moscovici (G), aux côtés de la ministre française chargée du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet (C), présente les résultats du rapport sur les retraites au Premier ministre français François Bayrou (D) à l'Hôtel Matignon à Paris, le 20 février 2025 © STEPHANE DE SAKUTIN

Le déficit "immédiat" du système des retraites est de six milliards d'euros et "il dérivera vers 30 milliards dans les années qui viennent", a affirmé jeudi François Bayrou, se référant au rapport de la Cour des comptes qui venait de lui être remis.

Le Premier ministre, qui s'est exprimé à Matignon aux côtés du premier président de la Cour Pierre Moscovici avant la publication officielle des conclusions du rapport et leur présentation aux partenaires sociaux, a indiqué que ces dernières pourraient faire l'objet d'un débat sans vote au Parlement "pour qu'on sache définitivement de quelle situation on part et quelles sont les perspectives".

"C'est la mission de la Cour des comptes de fournir au pays les éléments les plus indiscutables", a déclaré François Bayrou, évoquant "un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards".

Sur "l'effort de l'Etat" pour équilibrer le système de retraites, "les chiffres sont en cohérence avec ce que la toute petite équipe du Plan (Haut Commissariat au Plan, dirigé à l'époque par M. Bayrou ndlr) avait dit", a-t-il jugé.

Dans la mesure où les cotisations salariales et patronales ne suffisent pas à financer le système, cet "apport de l'Etat", ou "surcotisation", s'établit "autour de 40 milliards, plus que ce que les collectivités locales (...) apportent", a-t-il dit. 

"Disons que dans ce rapport, cette question (de la contribution de l'Etat) est traitée et qu'il y a de quoi nourrir le débat et permettre toutes les interprétations. Nous avons retenu une interprétation particulière, mais je vous renvoie au dit rapport", a nuancé, à ses côtés, Pierre Moscovici.

Mi-janvier, le chef du gouvernement avait évoqué devant l'Assemblée un déficit de 55 milliards d'euros à horizon 2030. 

Dans son calcul, il n'intégrait pas aux recettes du système les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l'Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé ces dernières semaines un "déficit caché".

Le rapport de la Cour des Comptes "ne retient pas l'hypothèse d'un déficit caché", a assuré Pierre Moscovici un peu plus tard, à son arrivée vers 10H00 avenue de Ségur pour la remise du rapport aux partenaires sociaux.

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