Retour vers quel futur ?

«La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité.» Les mots d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de la publication, le 20 mars dernier, du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), sont anxiogènes mais ils sont justes.

Retour vers quel futur ?

«Le changement climatique est une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Il existe une fenêtre d’opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous, qui se ferme rapidement», note le rapport. «Les choix, et actions mises en œuvre dans cette décennie vont avoir des impacts maintenant et pour des milliers d’années.» L’économie de demain (et le reste d’ailleurs) n’existera que si, enfin, les recommandations du GIEC ne soient pas seulement entendues mais réellement appliquées. Réduction de la destruction d’espaces naturels, mise en place réelle d’un régime alimentaire soutenable (moins de viande, moins de déchets), l’isolation des bâtiments, le développement des transports en commun, sont autant de pistes à suivre et autant d’opportunités d’activité et de développement pour les entreprises qui auront réellement pris le virage de cette innovation de rupture nécessaire. Dans cette logique, l’écosystème entrepreneurial commence lentement sa mue. Il reste que cette prise de conscience (bien tardive) se résume, trop souvent, à un greenwashing vendeur additionné à un socialwashing où la fameuse RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est juste devenue un argument marketing. Atteindre le zéro carbone à l’horizon 2050 est tout simplement mission impossible. Il faudrait arrêter maintenant les émissions de CO2. Le réchauffement climatique ne s’arrêtera pas, la machine est lancée. La seule chose réalisable est de tenter de limiter ces émissions. Pour contenir le réchauffement à + 1,5°C à la fin du siècle, il faudrait avoir réduit les émissions de près de 50 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2019. Seule reste l’adaptation à un futur environnement hostile et ravageur. Un seul mot d’ordre à tous les niveaux, et la sphère économique est loin d’échapper à la règle : sobriété ! Il y aura celles et ceux qui l’auront compris, et les autres...