Retour à la normale annoncé pour 2020…
Les travaux figurent dans le contrat de plan Etat/Région (12 millions). Et le 17 décembre, à Landrecies, un «protocole de gestion» (pour l’entretien et l’exploitation de la voie d’eau), a été signé entre les intercommunalités, VNF et l’Etat.
En mars 2016, dix ans se seront écoulés depuis la décision de Voies navigables de France, propriétaire et gestionnaire de la Sambre, d’interdire le passage des bateaux au niveau du pont-canal de Vadencourt dans l’Aisne (près de Guise). Raison invoquée : les dangers liés à la vétusté de l’ouvrage d’art sous lequel passe l’Oise. À Macquigny, non loin de là, un autre pont-canal est à refaire…
Triste anniversaire pour les plaisanciers qui attendent le rétablissement de la circulation entre la Belgique et le bassin parisien, ainsi que pour les collectivités riveraines qui aimeraient bien pleinement tirer parti des équipements nautiques réalisés et de ce tourisme fluvial tant loué dans les discours… On pense notamment à Hautmont où a été réalisé un “port en eau” et mis en chantier un “port à sec”.
Plan Etat/Région pour l’investissement. En octobre 2014, le préfet de région a confirmé l’inscription des travaux dans le contrat de plan Etat/Région 2015-2020. Evalués à 12 millions, ils doivent permettre la remise en état des ponts-canaux et des opérations de dragage. La dépense a été répartie ainsi : 6 millions (Etat et VNF), 3 millions (Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais), 1,5 million (celui de la Picardie), 1,5 million (département de l’Aisne). En langage officiel, on parle d’une “collaboration partagée”. Restait à régler la question de la gestion de la voie d’eau, une fois ces travaux réalisés.
Une inédite association de collectivités. L’Etat et VNF − à l’heure des économies, des restrictions et d’une décentralisation imposée − ont demandé aux collectivités riveraines de participer aux futurs frais d’exploitation. Là, il faut rappeler qu’en juin 2012, à Hautmont, une association, appelée “Réussir notre Sambre”, a été lancée afin de faire bouger le dossier, enlisé, de faire entendre la voix des collectivités et de, bien sûr, répondre aux exigences ou “recommandations” de l’Etat. Cette création a sans doute limité les effets des lenteurs et lourdeurs chroniques dans les processus de décision.
Le 13 février 2015, l’association a confirmé son intention de mettre au point une “clé de répartition” entre les intercommunalités riveraines. Un préprotocole concernant l’exploitation et l’entretien a été signé le 19 juin 2015 et c’est l’accord définitif qui a été officialisé à Landrecies le 17 décembre dernier, sous un grand chapiteau. Pourquoi Landrecies ? Son maire, Didier Leblond, l’a dit : parce que la commune est à la limite de la Sambre canalisée (vers la Belgique) et du canal de la Sambre (vers le bassin parisien). La portion concernée par le protocole va de Jeumont à Travecy (près de Saint-Quentin dans l’Aisne), soit 116 km.
Protocole pour le fonctionnement. Les signataires étaient nombreux : préfecture de région, direction générale de VNF, les huit intercommunalités du Nord et de l’Aisne concernées, le Conseil départemental du Nord… La première à s’exprimer ce jour-là, ce fut Danièle Lebitouzé, présidente de l’association (qui représente aussi 35 communes) et maire de Vadencourt. Elle a résumé huit ans et demi de négociations, réunions, rapports, études, délibérations… et de moments de découragement.
Voici le protocole : les intercommunalités vont se partager une somme de 846 000 euros par an (selon une “clé de répartition”), dans un fonctionnement estimé à 2,35 millions d’euros selon un communiqué de presse. Autre contributeur : le Conseil départemental qui a voté, le lendemain, une participation de 65 595 euros par an pendant vingt ans, soit 1,3 million, à compter de 2020. Ce protocole a été qualifié “d’inédit” en France.
Horizon 2020 ? Tout paraît donc réuni pour rétablir “l’axe-Sambre”. Mais ce n’est pas fini : la procédure qui va conduire à la réalisation des travaux doit encore être lancée et menée à bien. Le 17 décembre, à Landrecies, l’année 2020, correspondant à la fin du contrat de plan, a été clamée. À cette date, les travaux seront-ils engagés, terminés ? La circulation de plaisance sera-t-elle rétablie ? Difficile à dire. Rappelons que cette voie d’eau au gabarit Freycinet (norme datant du XIXe siècle) a donné lieu à des expérimentations de transports de matériaux et à des études de rentabilité pour des entreprises riveraines. C’est le projet européen “Watertruck” qui pourrait refaire surface d’ici-là.