Résister malgré un contexte morose

La chambre des métiers du Pas-de-Calais a ouvert l’année à l’auditorium de la Cité internationale de la dentelle et de la mode. Des vœux pour 2013 entre espoir et combativité.

« Gérard Marmin, président de la commission territoriale Calais-Saint-Omer de la chambre des métiers du Pas-de-Calais ».
« Gérard Marmin, président de la commission territoriale Calais-Saint-Omer de la chambre des métiers du Pas-de-Calais ».
CAPresse 2013

Gérard Marmin, président de la commission territoriale Calais/Saint-Omer de la chambre des métiers du Pas-de-Calais.

 Accordéon, guitare sèche et contrebasse ont accueilli les invités aux vœux de la chambre des métiers du Pas-de-Calais. Festive, la soirée a aussi servi à délivrer quelques messages. Ainsi, le président de la commission territoriale Calais/Saint-Omer, Gérard Marmin, a rappelé les dispositifs mis en place en 2012 pour soutenir l’artisanat : «un fonds d’avance remboursable pour les entreprises en difficulté, une convention de partenariat avec SNCF développement et Cap Calaisis pour la mise en place d’un prêt d’honneur aux entreprises artisanales qui recrutent». Autre accent mis pour 2013 : la mutualisation des moyens des entreprises. La Chambre des métiers encourage, en effet, les dirigeants à se regrouper dans certains cas : l’immobilier à partager, le secrétariat à mutualiser, les achats groupés. Un club performance a vu le jour en 2012. Près de 500 entreprises ont été sensibilisées à ces problématiques. Dans une ambiance économique morose, les dirigeants artisans y trouveront des outils d’optimisation de leur activité.

Reste que le décompte des artisans dans le département ne fait pas craindre le pire : en 2011, il y avait 14 334 sociétés immatriculées dans le Pas-de-Calais ; en 2012, leur nombre croissait à 15 295 (soit + 6,7% contre +6% au plan régional). Dans le Calaisis, la bonne tenue de l’artisanat semble se confirmer : les artisans sont passés de 1 047 en 2011 à 1 154 l’an dernier. Une hausse de plus de 10%.

Des chiffres encourageants. La répartition sectorielle fait apparaître dans le Calaisis une concentration importante dans le bâtiment (30% des entreprises) et les services (39,5% des entreprises), l’alimentation (15,6% des entreprises) et l’artisanat de production (14,9% des entreprises) fermant la marche. La répartition géographique mesurée en «densité artisanale» donne à voir des chiffres là encore supérieurs à la moyenne régionale dans les secteurs de l’alimentation et des services, mais inférieurs dans le bâtiment et l’artisanat de production. Toujours dans le Calaisis, on dénombre, en 2011, 187 créations et 16 reprises, soit 203 immatriculations. En termes d’emplois, la Chambre des métiers indique qu’en 2012, les 611 établissements employeurs du Calaisis salariaient  2 681 personnes. Dans le département, 8 116 employeurs effectifs ont employé 40 974 personnes. Enfin, dans le secteur de la formation permanente, on notera que le Calaisis a formé 144 apprentis en 2011, soit une régression de 2%.

Rester en veille sur le dossier de la TVA. Derrière ces chiffres, des exemples ont témoigné du quotidien des artisans du département. Notamment Alain Beyaert, dirigeant des Ambulances ardrésiennes. Créée en 1962, l’entreprise familiale a été reprise en 2000, puis développée par le fils de famille vers les activités de taxi, de transport, de véhicules de prestige et de pompes funèbres. «Comme beaucoup d’enfants d’artisans, j’ai été marqué par le métier de mes parents. Ma sœur est d’ailleurs devenue infirmière», raconte Alain Beyaert. L’entreprise, qui employait 6 personnes lors de sa reprise, en salarie aujourd’hui plus de 30. L’artisan n’a pas oublié de délivrer un message à destination de l’Etat et de l’augmentation de la TVA prévue pour 2014 : «Nous sommes dans un combat aujourd’hui. Il y aura d’autres rendez-vous pour défendre nos professions», a-t-il lancé.