Reprise en duo pour Cap Embal
Philippe et Paul Locquet ont décidé de reprendre ensemble une entreprise d’emballage industriel. Lauréats 2016 dr Réseau Entreprendre, les deux trentenaires comptent bien faire prospérer leur entreprise tout en lui conservant son esprit familial.
C’est en tandem que Philippe et Paul Locquet ont décidé de se lancer dans entrepreneuriat. Tous juste trentenaires, les deux frères ont fait leurs armes chacun de son côté, avant de se retrouver autour d’un projet commun, la reprise d’une entreprise. Après un minutieux examen des différentes possibilités, c’est Cap Embal, une entreprise basée à Lomme, qui les a séduits. L’entreprise d’emballage industriel, fondée en 2005, emploie 11 salariés et réalisait (un chiffre d’affaires ?), en 2014, autour de 1,2M€. Mais s’ils l’ont officiellement reprise en avril 2015, c’est jusqu’en janvier 2016 que le fondateur est resté à leurs côtés, pour leur apprendre les ficelles du métier.
«Le courant est très bien passé avec le fondateur de l’entreprise, qui cherchait à partir en retraite. Il a 30 ans d’expérience, et il a été d’une générosité incroyable, il nous a tout donné. Il nous a accompagnés dans la reprise, fait bénéficier de son expérience. On s’est formés auprès de lui pendant des mois. Nous avons tous les deux une formation commerciale, il a fallu que nous soyons au point sur les questions techniques. Il nous a énormément aidés, et nous avons toujours beaucoup à apprendre», retrace Philippe Locquet.
Dans leur aventure, les deux frères peuvent compter sur des équipes parfaitement opérationnelles et très investies. Tous les salariés ont d’ailleurs emboîté le pas aux nouveaux dirigeants. «Nous n’avons enregistré aucune démission depuis la reprise ; ce qui nous a séduits dans l’entreprise, c’est aussi sa dimension très humaine, familiale même, qui nous convenait très bien, assure Paul Locquet. Les salariés sont très impliqués dans la marche de l’entreprise, et nous voulons respecter sa structure. Nous avons bien entendu des objectifs de développement, mais il ne s’agira jamais d’en faire une boîte de 50 salariés. Ce ne serait plus la même entreprise, ni le même métier.»
Sur-mesure. Au contraire, Cap Embal tire plutôt parti de sa petite taille, synonyme de réactivité et de flexibilité, face à des structures parfois plus importantes. Spécialiste du sur-mesure, l’entreprise fabrique des emballages en bois pour assurer le transport de tous types de marchandises, de l’œuvre d’art aux objets manufacturés, la plupart du temps très fragiles ou volumineux, comme des machines-outils. «Chaque commande est unique, nous produisons des caisses en un exemplaire ou en très petites séries. La base de notre métier, c’est la confiance de notre clientèle. Nous devons être à même de répondre à leurs impératifs, en matière de sécurité des biens transportés bien sûr, mais aussi de délais. Nous devons faire preuve d’une très grande réactivité ; il y a souvent urgence ; l’emballage, c’est la dernière étape avant l’expédition. Nous avons d’ailleurs mis en avant cette culture de l’excellence en donnant des engagements très forts à nos clients, et nous sommes régulièrement contrôlés par le syndicat de la profession.»
Cet impératif de confiance peut faire de l’acquisition client une opération longue et délicate, mais Philippe et Paul Locquet comptent sur leurs atouts pour convaincre de nouveaux prospects. Tablant sur un objectif moyen de 1,4 M€ annuel, ils ont d’ores et déjà recruté quatre apprentis, susceptibles d’être titularisés par la suite. Ils se sont également rapprochés de structures similaires à la leur partout en France, pour être à même de démarcher des grands comptes et peser davantage. «Le marché de l’emballage est avant tout local, et pour une petite entreprise comme la nôtre, c’est impossible de démarcher des grands comptes, qui ont besoin d’acteurs sur tout le territoire. Nous avons donc mis en place un réseau d’indépendants, avec des entreprises similaires à la nôtre, présentant le même niveau d’exigence, un peu partout en France. Nous pouvons répondre conjointement à des appels d’offres ou, plus simplement, mettre en contact des clients à nous (certains de nos clients ?) qui auraient besoin de quelqu’un ponctuellement dans le Sud ou dans l’Est, et réciproquement.»
Tout au développement de Cap Embal, les frères Locquet n’en oublient pas la suite : ils envisagent déjà de lancer une structure sœur, d’une taille similaire, «dans une activité connexe», toujours en rapport avec le bois.