Réouverture de Notre-Dame: la "hâte" et le "soulagement" des fidèles

"Les catholiques de Paris vont retrouver leur église mère": avant la réouverture de Notre-Dame ce week-end, des fidèles disent leur "hâte" et leur "soulagement", même si beaucoup comptent attendre que se tasse l'engouement...

Des fidèles rassemblés devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors du retour de la "Vierge à l'enfant", le 15 novembre 2024 à Paris © Dimitar DILKOFF
Des fidèles rassemblés devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, lors du retour de la "Vierge à l'enfant", le 15 novembre 2024 à Paris © Dimitar DILKOFF

"Les catholiques de Paris vont retrouver leur église mère": avant la réouverture de Notre-Dame ce week-end, des fidèles disent leur "hâte" et leur "soulagement", même si beaucoup comptent attendre que se tasse l'engouement des premiers jours pour visiter la cathédrale.

"C'est une merveille", un "soulagement", estime Christine Linard, 81 ans, qui parle de "résurrection de Notre-Dame".

Cette Parisienne qui vient tous les matins à la messe à Saint-Louis d'Antin s'enthousiasme d'avance de la splendeur de la cathédrale restaurée, propice à l'expression de la foi: "Quand c'est beau, il y a cet étonnement de se dire, Dieu est merveilleux dans sa création". "Il faut donner au Seigneur des cloches, des vitraux... C'est ce qu'on va lui rendre", ajoute la paroissienne.

La première messe ouverte au public à Notre-Dame aura lieu dimanche à 18h30, et d'autres suivront chaque soir durant toute la semaine dite "d'octave". 

Mais les places sont chères car il fallait avoir réservé (gratuitement) à l'avance. Mardi midi, quelques heures après l'ouverture de la billetterie en ligne, tous les créneaux de cette première semaine étaient déjà épuisés.

Pourquoi un tel attachement? Notre-Dame est "un symbole de l'Eglise catholique en France, une représentation de ce qu'a été la France en matière religieuse", affirme Xavier Castillo, sacristain de l'église de La Madeleine.

Symbole

La réouverture donnera lieu à une grande cérémonie d'inauguration samedi soir, en présence des mécènes et d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont Emmanuel Macron et le président américain élu Donald Trump.

Mais "ce qui est premier, c'est que le culte puisse à nouveau être célébré dans cette cathédrale", affirmait lundi sur France Inter le recteur-archiprêtre de la cathédrale Olivier Ribadeau-Dumas, en se félicitant que "les catholiques de Paris vont retrouver leur église mère".

Selon un sondage Verian pour La Croix, Notre-Dame représente pour les Français avant tout un emblème de Paris et de la France (50%) et un morceau d'histoire (49%). 

Mais pour les catholiques pratiquants, c'est d'abord un lieu de culte (53%). La cathédrale reste ainsi l'endroit où Paul Claudel s'est converti, le jour de Noël 1886. 

Son importance vient aussi du culte de la Vierge "qui est depuis très longtemps pratiqué en France", rappelle le président de la Société des amis de Notre-Dame, Jean-Michel Leniaud.

Miracle

Face à l'afflux attendu dans la cathédrale rénovée, les fidèles parisiens ne comptent toutefois pas se précipiter. "J'irai un peu plus tard. Je n'aime pas les foules. J'aime le silence", affirme Christine Linard.

Même son de cloche pour Christian, 75 ans, qui se rendait environ une fois par an à Notre-Dame, et prévoit une visite "cette année".

"Qu’elle soit sauvée est un soulagement, c'est tout un symbole", ajoute ce paroissien parisien, qui le jour de l'incendie, le 15 avril 2019, était "allé sur place, voir et prier", dans "une espèce de communion".

Il a vu, comme beaucoup, les premières images de l'intérieur de la cathédrale restaurée, et s'il en admire la beauté, il ne peut s'empêcher de penser que "c’est trop blanc, ça perd un peu de son âme".

Pendant les cinq années des travaux, la messe de Notre-Dame a été célébrée en l'église voisine de Saint-Germain l'Auxerrois où les paroissiens disaient, fin novembre, leur impatience de revoir la cathédrale.

"On aura assez hâte d'aller la visiter", expliquait une Parisienne, Daphné de Lassus, qui se posait "la question d'être volontaire pour aller aider à l'organisation de l'inauguration".

Pour les catholiques la réouverture sera aussi marquée par le retour à Notre-Dame de la couronne d'épines du Christ, avec une cérémonie le 13 décembre.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient rendues à la procession aux flambeaux organisée le 15 novembre pour le retour de la célèbre statue de la "Vierge à l'enfant".

"Notre-Dame, c'est une page d'histoire", s'enthousiasmait alors Tiphaine Latrouite, 25 ans: "Qu'elle n'ait pas brûlé, ça montre que les miracles existent".

36PA8WE