Rentrée scolaire: Gabriel Attal se pose en défenseur des savoirs fondamentaux et de la laïcité

"Mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux" et "faire bloc" sur la laïcité: Gabriel Attal a présenté lundi ses priorités lors de sa première conférence de presse, baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Education nationale, le plus...

Le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal lors d'une conférence de presse, le 28 août 2023 à Paris © Bertrand GUAY
Le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal lors d'une conférence de presse, le 28 août 2023 à Paris © Bertrand GUAY

"Mettre le paquet sur les savoirs fondamentaux" et "faire bloc" sur la laïcité: Gabriel Attal a présenté lundi ses priorités lors de sa première conférence de presse, baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Education nationale, le plus jeune à ce poste sous la Ve République.

Attendu au tournant après son prédécesseur Pap Ndiaye qui a globalement déçu, Gabriel Attal avait annoncé dès dimanche sur TF1 l'interdiction dans les établissements scolaires de l'abaya, longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes.

Il est revenu sur ce sujet lundi, estimant que "là où l'école est testée, nous devons faire bloc". "L'abaya n'a pas sa place dans nos écoles", a ajouté le ministre, qui a promis de former "aux enjeux de laïcité 300.000 personnels par an jusqu'en 2025" et l'ensemble des 14.000 personnels de direction "avant la fin de l'année".

Avec cette mesure, le ministre a affiché sa fermeté sur la laïcité, tendant la main aux chefs d'établissement qui réclamaient des consignes claires sur cette tenue controversée.

"Passer autant de temps sur les abayas, c'est disproportionné", a cependant fustigé le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire (collèges et lycées).

"Ce n'est pas le problème principal de la rentrée. C'est les effectifs dans les classes, c'est des profs qui manquent", a martelé sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay. "On sait que le gouvernement cherche des appuis aussi à droite, donc on n'est pas dupes de la manoeuvre politique qui est derrière".

M. Attal a aussi mis l'accent sur la nécessité d'un "choc des savoirs" à l'école.

"Dès cette rentrée, nous mettons le paquet sur les savoirs fondamentaux à tous les niveaux: en maternelle, au primaire, au collège et au lycée", a-t-il affirmé. Car la "première priorité" pour cette année est d'"élever le niveau".

Pour cela, il a rappelé les mesures mises en place dès l'école primaire, et annoncé que deux heures seraient consacrées chaque jour à l'apprentissage et la pratique de la lecture au CP. Les élèves de CM2 devront, eux, produire "au moins un texte écrit" chaque semaine.

Au collège, français et mathématique seront au "cœur de la nouvelle 6e" avec "une heure hebdomadaire de soutien ou d'accompagnement" dans l'une de ces deux matières pour chacun, a-t-il rappelé, et au lycée, les maths reviendront dans le tronc commun en première.

"Nous devons reconquérir au lycée non pas seulement le mois de juin, mais l'ensemble du troisième trimestre", a par ailleurs souligné le ministre, qui avait acté dimanche le report attendu de mars à juin des épreuves de spécialité du bac. 

Ce calendrier était accusé de nourrir absentéisme et démotivation des élèves au troisième trimestre.

meilleures conditions

L'ambitieux nouveau ministre de l'Education nationale, 34 ans, joue gros alors que l'école traverse une crise profonde et que les personnels de l'Education nationale cultivent un niveau de défiance inédit.

Dans le collimateur des syndicats notamment: le pacte enseignant, qui doit en priorité entraîner le remplacement "systématique" des enseignants absents, grâce à des missions rémunérées qui s'ajoutent au temps de service, sur la base du volontariat.

"Sur le pacte, je ne fais pas de pronostics" concernant le nombre d'enseignants qui y adhèreront, a déclaré Gabriel Attal, qui veut "rassurer" et "convaincre" sur ce dispositif.

Sur un autre chantier, la pénurie toujours prégnante d'enseignants, "il y aura, à la rentrée, un enseignant devant chaque élève", a réaffirmé M. Attal, alors que plus de 3.100 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants.

Il a promis que la rentrée s'organiserait "dans de meilleures conditions" que l'année dernière, grâce à de meilleurs rendements aux concours enseignants et des recrutement de contractuels mieux anticipés.

Sur la lutte contre le harcèlement scolaire, placée en "priorité absolue" par la Première ministre, Elisabeth Borne, après le suicide en mai d'une adolescente, le ministre a indiqué qu'il allait "réunir l'ensemble des chefs d'établissement en visioconférence" dès mardi après-midi.

M. Attal qui a déjà travaillé rue de Grenelle en tant que secrétaire d'Etat à la Jeunesse aux côtés de Jean-Michel Blanquer, devra aussi composer avec un Emmanuel Macron omniprésent sur l'école, nouveau "domaine réservé" du président, selon des propos du chef de l'Etat la semaine dernière. 

M. Macron a déjà annoncé une série de mesures, dont une rentrée scolaire anticipée le 20 août pour les élèves en difficulté. Sur ce point, Gabriel Attal a promis une "généralisation" des stages de remise à niveau proposés durant les vacances "pour tous les enfants qui en ont besoin".     

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