Renson international sort de terre
Les sites Renson de Landrecies (59) et des Usines de Rumaucourt (62) vont être regroupés dans une nouvelle unité spécialisée dans le transfert, le stockage et le traitement des fluides agricoles non alimentaires. Le chantier est en cours et l’emménagement devrait être achevé cet été.
Dans la zone Actipôle, près de Cambrai, le chantier de la nouvelle entreprise baptisée Renson international, officiellement créée le 1er janvier 2012, est bien avancé1. Situé principalement sur le territoire de Raillencourt-Sainte-Olle, il a démarré en septembre et devrait être achevé en juin. L’emménagement proprement dit devait être mené jusqu’en août. Fin 2013, cette unité devrait compter 95 personnes en CDI (40 créations sont annoncées dont 20 déjà réalisées en 2011)…
L’activité de l’entreprise, pour l’instant répartie sur plusieurs sites (voir encadré), peut se résumer en une phrase, comme le dit Bruno Chesnel, président de la SAS : “On est spécialisé dans le transfert, le stockage et le traitement des fluides agricoles, et je précise, les fluides non alimentaires.” Le mot “transfert” fait, lui, référence à l’activité la plus connue : la fabrication et l’assemblage des pompes qu’utilisent les agriculteurs et éleveurs, en postes fixes ou mobiles. Sur Actipôle, 4 000 m2 d’ateliers seront consacrés à cette activité. Quant au mot “fluides”, il désigne les liquides circulant dans les exploitations : carburants, eaux propres et souillées, engrais, lisiers et autres rejets, etc. L’activité de Renson concerne également les nettoyeurs à haute pression et les accessoires liés aux transferts (dont les réservoirs par exemple).
Cuves de gasoil en plein boum. En 2011, l’organisation du site a été modifiée afin de tenir compte, explique Bruno Chesnel, d’une nouvelle réglementation européenne qui a eu un effet immédiat sur les ventes de cuves de gasoil. “Le fuel dit ‘rouge’, jugé trop polluant, a été remplacé par le GNR, ou gasoil non routier, contenant 7% de biocarburant, imposé aux agriculteurs et entrepreneurs de travaux publics. Les normes de stockage ont également changé, ce qui a rendu indispensable l’achat de cuves neuves de conception… Résultat : on avait vendu 5 000 cuves de 1 500 à 5 000 litres en 2010 ; on est monté à 30 000 en 2011, et pratiquement partout en France.” La conséquence n’a pas été seulement de modifier le plan initial du projet mais aussi de louer en urgence en mai à Cambrai, rue de Sainte-Olle, un lieu provisoire afin de répondre à la demande et aux besoins nouveaux.
Orientation vers le traitement des eaux. L’activité de Renson international et des deux principaux sites actuels est donc liée à l’évolution des normes et des réglementations qui pèsent sur le monde agricole. Bruno Chesnel explique que pour l’instant, à peine 1% du chiffre d’affaires concerne le traitement des eaux mais qu’il se prépare à une progression dans ce domaine-là : “Nous étions des ‘physiciens’ en nous occupant du transport des liquides d’un point à un autre. Nous allons et nous voulons aussi devenir des ‘chimistes’. Les agriculteurs, pour des raisons à la fois environnementales et économiques, vont devoir traiter et valoriser les liquides qu’ils utilisent. Ils vont rechercher des solutions allant au-delà de la simple filtration. Je prends l’exemple de l’eau de pluie, gratuite, mais qui doit être rendue potable pour les animaux ; je pense aux eaux de nettoyage des installations ou au lisier qui peut être recyclé dans la méthanisation…” Il cite aussi ce qu’il appelle “le bien-être animal” et tout le domaine de l’élevage qui exige des solutions en matière d’alimentation en eau, de nettoyage et de traitement des déjections… Fin 2011, précise-t-il, un site de 800 m2 a été acquis à Chevaigné, près de Rennes. “Ce sera pour nous une sorte de poste avancé de notre division élevage avec logistique, SAV et stocks.”
Trois personnes, ajoute-t-il, travaillent en recherche et développement dans ces différents domaines d’avenir que sont la conception et la recherche de solutions. “La réputation de Renson et de Rumaucourt tient à la qualité du matériel mais aussi à ce savoir-faire.”
La vocation internationale est affichée. Si le nom de la future entreprise fait référence à une marque réputée, l’adjectif international traduit la volonté d’exporter. “Grâce à Rumaucourt, dont la marque UR restera aussi, nous sommes présents dans 42 pays et notre ambition est de réaliser, dans les dix ans, un chiffre d’affaires à l’exportation supérieur à celui des ventes françaises.” M. Chesnel indique qu’il vise aujourd’hui plus particulièrement l’Europe de l’Est, l’Amérique latine et l’Afrique du Nord.
Ouverture aux particuliers. Les clients de Renson international sont les professionnels de l’agriculture bien sûr, via divers distributeurs (libre-service agricole, grosses quincailleries, motoculture…), avec plusieurs gammes de produits. Mais, rappelle M. Chesnel, depuis 2008 les particuliers sont visés par une activité de négoce en plein développement. “Pour l’instant, on réalise environ 10% de notre chiffre d’affaires avec les particuliers vivant à la campagne, qui ont des besoins en pompes à usage intensif, pompage, arrosage…” Il précise qu’à terme, pour Renson international, il vise un CA se partageant à parts égales la partie fabrication/assemblage et la partie négoce. L’entreprise affichait en 2011 un CA de 50 millions, 6 500 clients et 20 000 références produits.
1. Le site a reçu, le 9 mars, la visite de Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat et des PME, qui était en tournée dans le Cambrésis.