Renforts à Cavaillon après l'incendie de quatre voitures de police
Une unité de la CRS 81, des policiers spécialisés dans les situations d'urgence, est arrivée mercredi soir à Cavaillon après l'incendie de quatre véhicules de police devant le commissariat, possible réplique à une opération anti-drogue...
Une unité de la CRS 81, des policiers spécialisés dans les situations d'urgence, est arrivée mercredi soir à Cavaillon après l'incendie de quatre véhicules de police devant le commissariat, possible réplique à une opération anti-drogue en cours dans cette ville du Vaucluse.
Dans la nuit de mardi à mercredi, peu avant 5h00 du matin, quatre voitures de police, trois sérigraphiées et une banalisée, ont été incendiées. "Aucun blessé n'est à déplorer malgré de légères dégradations sur les façades", a indiqué la procureure de la République d'Avignon, Florence Galtier, lors d'une conférence de presse sur place dans l'après-midi.
Les trois policiers présents ont été "terrorisés", selon l'adjoint départemental du syndicat de police Alliance, Grégory Lorient.
"Tous les moyens sont mis en œuvre (...) pour interpeller le plus rapidement possible les auteurs", a promis la procureure.
Une première unité de la CRS 81, soit une quarantaine d'hommes, est ainsi arrivée mercredi soir, a précisé à Cavaillon le préfet du Vaucluse, Thierry Suquet, annonçant "une unité supplémentaire" jeudi.
Cette "attaque" apparaît comme "une nouvelle illustration de la dérive à laquelle notre pays est confronté", a estimé de son côté le ministre de l'Intérieur. Mais "l'Etat ne se laissera pas intimider et nous allons intensifier notre lutte contre le narcobanditisme", a promis Bruno Retailleau dans un communiqué, en annonçant la venue sur place jeudi de Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien.
Basée dans le nord de Marseille, la CRS 81, composée de 194 fonctionnaires, est une déclinaison de la CRS 8 créée par l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour lutter notamment contre les violences urbaines.
Déployables 24 heures sur 24, les membres de ces compagnies sont appelés à soutenir les forces locales lors de violences urbaines, de manifestations qui dégénèrent ou pour la sécurisation de grands événements. Elles peuvent aussi apporter leur concours aux opérations visant le trafic de drogue.
Représailles ?
Selon les autorités policières, cet incendie de véhicules relève probablement de "représailles vis-à-vis de l'action de la police" en cours contre le trafic de drogue dans cette ville d'un peu plus de 25.000 habitants.
Dans le cadre de cette opération "place nette", 25 personnes ont été mises en garde à vue ces dernières semaines et 20.000 euros ont été saisis, ainsi que 15 kilos de cannabis, 6 kilos de cocaïne et une dizaine d'armes, des armes longues ou des armes de poing, selon le directeur interdépartemental de la police nationale, Emmanuel Desjars de Keranrouë.
La procureure s'est montrée plus prudente, estimant "qu'à l'heure actuelle, aucune piste n'est privilégiée".
L'enquête, pour "destruction aggravée commise en bande organisée au préjudice d'une personne dépositaire de l'autorité publique", a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée d'Avignon. La peine encourue est de 20 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d’amende, a précisé Mme Galtier.
Mercredi soir, les véhicules incendiés avaient été retirés et cette petite commune provençale connue pour son melon était calme, selon des journalistes de l'AFP.
Dans les commerces autour, on ne parlait que de ça. "Ca change des discussions sur la météo mais c'est fatigant", élude Jérémy Cayol, le boulanger du coin.
Au bar en face du commissariat, les clients ne sont pas venus aujourd'hui. "Il n'y a plus de respect pour rien", regrette Corinne Clareton, la gérante, regrettant que "Cavaillon passe pour une ville très difficile alors que c’est faux".
Dans le Sud-Est, Marseille, ville portuaire, est historiquement une zone de trafics, notamment de drogues. Mais ces dernières années, des villes de taille moyenne ont connu une hausse du trafic de stupéfiants et des violences qui vont avec, notamment le long de la vallée du Rhône et particulièrement dans le Vaucluse à Avignon, Cavaillon ou Carpentras.
Cavaillon a connu quelques cas de narchomicides ces dernières années et en 2021 un policier, Eric Masson, avait été tué en pleine rue sur un point de deal à Avignon, valant une peine de 30 ans de prison pour son meurtrier.
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