Rendez-vous l’été prochain, en 2018

Ces gros travaux de réhabilitation et de reconversion d’une friche industrielle vont aboutir à la création d’un vaste équipement, branché sur la Sambre et destiné principalement à l’hivernage et à l’entretien des bateaux.

Début juillet, d'importants travaux de terrassement étaient en cours entre les halles rénovées et la Sambre. Rampes, zone de manoeuvre, quai sont en préparation.
Début juillet, d'importants travaux de terrassement étaient en cours entre les halles rénovées et la Sambre. Rampes, zone de manoeuvre, quai sont en préparation.

D.R.
La nouvelle allure de ces anciennes halles industrielles.

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Début juillet, d'importants travaux de terrassement étaient en cours entre les halles rénovées et la Sambre. Rampes, zone de manœuvre, quai sont en préparation.

Si le port de plaisance d’Hautmont, réalisé en plein centre ville, a été ouvert durant l’automne 2013, un autre grand chantier avait démarré la même année, non loin de là, au niveau d’une friche industrielle située en bordure de Sambre et de voie ferrée. Cette friche est connue sous le nom de STPS, ce qui voulait dire Société des treillis et des panneaux soudés. L’histoire de cette entreprise, à partir de 1865, renvoie au passé sidérurgique d’Hautmont. L’activité a disparu, mais cinq halles représentant une surface couverte de 16 000 m2 sont restées. Et c’est donc leur réhabilitation et leur reconversion dans le tourisme fluvial qui sont en cours.

 

Retards. Les premiers travaux ont consisté à démolir des bâtiments administratifs, à désosser les halles, à réhabiliter la charpente métallique et à assurer le clos et le couvert (coût : 9,6 millions). Le chantier du port à sec a pris du retard en raison de l’absorption de l’ancienne communauté de communes Sambre-Avesnois (qui suivait ce projet) par l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre et du gel de plusieurs mois, décidé par le nouveau président de l’AMVS, de tous les chantiers en cours. A la sortie de cette période de flottement, c’est la Ville d’Hautmont qui a repris la maîtrise d’ouvrage.

 

Cinq halles. Début juillet de cette année, les cinq halles étaient donc réhabilitées. Il est à noter que seules les trois halles les plus proches de la Sambre accueilleront des bateaux (stockage, espace vente et expo, réparation…). Leur capacité théorique serait de 128 embarcations, avec des racks permettant de superposer les moins grandes. La vocation des deux autres halles sera, elle, économique, plus tournée vers l’accueil d’entreprises. Ce site reconverti sera donc ouvert sur la Sambre, bien évidemment, mais il devrait aussi bénéficier d’un nouvel accès à partir de la voirie départementale la plus proche. Un embranchement ferré est également réutilisable.

 

Création d’une darse. Au début de l’été, la réalisation d’une darse était en cours. Il s’agit de creuser un bassin tout en longueur, perpendiculaire à la Sambre, qui permettra aux bateaux d’entrer sous les halles avant d’être pris en charge par deux ponts roulants. La maîtrise d’œuvre de l’opération est assurée par la société BRL ingénierie (Nîmes) qui était déjà intervenue pour le port en eau. Le tirant d’eau de la darse sera de 3 m. La darse fera 55 m de long et 6 m de large. Elle sera dotée d’un accès élargi permettant aux bateaux de manœuvrer. Cet équipement pourra accueillir des embarcations de 10 à 15 m ainsi que des péniches de gabarit Freycinet.

Autres aménagements prévus à côté des halles rénovées : un quai, deux rampes pour faciliter aux plaisanciers la montée et la descente de leurs bateaux, un ponton d’avitaillement (une zone de services en fait), une aire de carénage à ciel ouvert (pour neuf bateaux) ainsi qu’une aire d’attente dans le but de ne pas gêner la navigation sur la Sambre.

 

Echéancier. Lors d’une récente visite de chantier, les délais suivants ont été annoncés : fin des travaux de la darse et des rampes vers mars/avril 2018 et installation des ponts roulants à l’été de la même année.

 

Financements. Ce projet de port à sec est de grande ampleur puisqu’il s’étend en tout sur quelque 6 hectares et qu’il est sans doute unique en France. Le coût global est annoncé pour 14 322 214 euros hors taxes. Les financements acquis sont les suivants : FEDER (2,7 millions), Etat (1,4), VNF (51 795 euros), Région (2,5), Département (0,5), Agglomération Maubeuge Val de Sambre (260 000 euros). La ville d’Hautmont devrait supporter 30% de la somme globale et certains financeurs (VNF, Conseil départemental) pourraient être sollicités pour mettre un peu plus.

 

Quelle gestion ? Daniel Devins, premier adjoint à Hautmont et familier de ces projets de ports, a expliqué que la gestion du port à sec serait attribuée par la Ville à un privé, via une délégation de service public actuellement en préparation. Un Anglais et un Français seraient candidats pour l’instant. Notons au passage que le port mouillé ou port à flot est, pour l’instant, un «port d’Etat», propriété de l’Etat et des Voies navigables. L’Etat a passé une convention de gestion avec l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre. M. Devins estime qu’il serait logique à terme que la propriété et la gestion des deux équipements voisins soient harmonisées sur le modèle du port à sec.