Renault poursuit sa mutation vers l’électrique

En revendant 150 hectares de terrain de son usine de Douai à l’Agglomération, Renault avance pas à pas vers son projet ElectriCity.

La signature de la convention opérationnelle a été votée à l’unanimité. © Aletheia Press/Matthieu Guillot
La signature de la convention opérationnelle a été votée à l’unanimité. © Aletheia Press/Matthieu Guillot

«Quand on a des discussions serrées, c’est qu’on s’aime.» Les mots sont choisis pour le président de Douaisis Agglo, Christian Poiret, juste avant de signer la convention opérationnelle pour l’achat d’une partie de l’usine George Besse à hauteur de 40 millions d’euros. «Ce sont les premiers étages de la fusée. Nous sommes là pour apporter de bonnes conditions pour créer de l’emploi», assure-t-il. 

Les négociations ont dû être rudes pour ce qui s’apparente à l’un des plus grands projets de l’Agglomération. Pour doper sa compétitivité, le groupe Renault a donc réussi à céder 150 hectares de son terrain pour faire baisser significativement les coûts de structure et d’exploitation.

«Il faut que l’on travaille sur la compétitivité»

Un premier pas pour Luciano Biondo, président de Renault ElectriCity : «Il faut que l’on travaille sur la compétitivité des futurs produits. On doit donc compacter le site car le plus important, ce sont les frais fixes. On vient mettre aujourd’hui notre plan en action pour avoir cette compétitivité, et continuer à Douai, c’était essentiel. On avance pierre par pierre.»

Avant la signature, le vote a été unanime de la part du conseil communautaire de Douaisis Agglo. En contrepartie, l’établissement public foncier Nord - Pas-de-Calais aura pour mission de dépolluer et détruire les anciennes infrastructures pour laisser place à un terrain libre à la construction.

Dynamisme et emploi

«Dans le Nord, nous avons la capacité de production de 550 000 voitures. Cette année, nous allons en produire 130 000. À l’usine de Douai, nous sommes actuellement à 7% de la capacité de production. Dans un groupe classique, il y aurait eu de grosses difficultés en termes d’emploi. Nous avons pris le chemin à contre-pied. Nous avons voté un projet qui vise à devenir une référence dans la construction de voiture électrique», détaille Luciano Biondo.

«C’est une opération importante qui redonne un avenir que l’on n’imaginait pas aussi optimiste pour le territoire», se félicite, quant à lui, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France. «L’avenir de la mobilité, c’est l’électrique. Le plus important, c’est que les ouvriers d’aujourd’hui verront leurs enfants bosser demain. C’est un effort important, mais cette signature ne veut dire qu’une seule chose finalement : de l’emploi», appuie le président de la région.

La marque au losange doit maintenant préparer les derniers détails de son vaste projet, notamment concernant les modèles qui seront construits dans la région. Au total, il y en aura quatre, avec d’un autre côté la production de pièces, le tout grâce au recrutement de 700 CDI qui viennent s’ajouter aux 5 000 salariés des usines de Douai, Maubeuge et Ruitz. Une belle opportunité pour les deux parties...