Renault : la Clio 4, un lancement crucial….
Dans un marché de l’auto mis à mal et sur un segment B (citadines polyvalentes) plus que concurrentiel, le constructeur Renault lance sa 4ème génération de Clio. En essais sur les routes régionales au départ de Baccarat, la petite dernière du Losange vise notamment une clientèle issue du segment supérieur. A la veille du Mondial de l’Auto à Paris, la bataille s’annonce rude.
«C’est un lancement essentiel pour nous, peut-être l’un des plus importants !» Dixit Xavier Cousein, chef du service marketing produits France de Renault, à l’occasion de la présentation de la nouvelle Clio 4, lundi dernier sur les routes lorraines au départ de Baccarat. Essentiel et quasiment crucial pour la marque au losange. A l’instar des autres constructeurs et sur ce fameux segment B (citadines polyvalentes), un besoin d’oxygène s’avère indispensable. Au mois d’août dernier, Renault a vu ses volumes reculer de plus de 20 % et du côté des immatriculations c’est à peu près la même chose (chute de 18 %). C’est dire que le constructeur espère beaucoup de ce nouveau modèle. Un modèle au design issu du concept-car Dezir développé par le nouveau mister Design du constructeur, le néerlandais Laurens Van Den Hacker. «C’est la première voiture de notre nouvelle ère de design», assure Xavier Cousein. Une rupture complète par rapport aux autres modèles de la saga Clio avec une face avant repensée (avec notamment un logo constructeur plus large, nouvelle marque de fabrique pour les futurs modèles) et surtout une possibilité de personnalisation du véhicule. Côté motorisations, on arrête l’offre pléthorique, place à des petites cylindrées turbocompressées (de 75 à 90 ch). Trois essences dont le tout nouveau trois cylindres Energy TCE 90 (et à venir l’an prochain un TCE 120 déjà présent sur le Scénic) et trois diesel. Le tout pour une palette de prix allant, en entrée de gamme, de 13 700 euros à 19 900 euros pour la version Dynamique diesel. Une version Sport est également annoncée, ainsi qu’un break, en 2013.
Politique de marges…
Reste à trouver preneurs dans un segment B fortement concurrentiel où près d’une quarantaine de modèles s’affichent comme concurrents directs de Clio version 4, avec en première ligne la 208 de Peugeot, lancée début mars. Mais pour Xavier Cousein «c’est la première fois sur ce segment que nous proposons, avec notre concurrent historique, des voitures complètement différentes. Auparavant nous étions souvent en face à face direct». Renault avance le fait de vouloir toucher une clientèle «issue du segment C supérieur qui est habituée à un certain type d’équipements et qui ne devrait pas hésiter à venir choisir notre véhicule». D’après les chiffres fournis par le constructeur, cette tendance du segment B fait remonter que 21 % des clients de ce segment sont d’anciens acheteurs du segment supérieur. Une donne qui se confirme notamment dans la politique de prix mise en place. Pas de remise à outrance (mais une garantie de cinq ans ou 100 000 km assurée) pour un retour à un marché sain et surtout une politique de marges plus pertinente pour le constructeur. L’objectif semble clair, Clio 4 se doit d’être plus rentable que ses petites soeurs aujourd’hui. Fabriquée pour une partie dans l’usine de Flins en région parisienne (pour le marché hexagonal principalement) et dans celle de Bursa en Turquie (pour l’Europe du Sud notamment), la n°4 entend bien continuer la saga. Verdict dans quelques jours au Mondial de l’Auto à Paris et lors de la commercialisation effective début octobre.