Renault Espace 5, le nouveau défi industriel de l’usine de Douai
Réduction des coûts, compétitivité, les constructeurs automobiles travaillent à l’optimisation de leurs outils industriels. Le groupe Renault ne déroge pas à cette règle et choisit de produire son nouvel Espace 5 sur les mêmes chaînes que le Scenic. La nouvelle Laguna suivra en 2015. Explications et présentation de ce nouveau modèle haut de gamme.
Le fait de partager sur un seul et même site industriel plusieurs véhicules différents n’est pas nouveau. En Allemagne, Porsche et Audi travaillent déjà main dans la main depuis plusieurs années. Dans l’usine ultra-technologique d’Ingolstadt sont fabriquées sur les mêmes lignes les Audi Q5 et Porsche Macam.
Le groupe Renault inaugure à son tour ce mode de fonctionnement à l’usine Georges-Besse de Douai, où seront à terme produits les modèles haut de gamme européens, utilisant la nouvelle plate-forme baptisée “15-40” qui équipe le nouvel Espace 5 et équipera le nouveau Scénic et la nouvelle Laguna.
Ces trois véhicules seront produits sur les mêmes chaînes d’assemblage de l’usine. Une bonne nouvelle pour l’usine nordiste qui se voit propulser au rang de site le plus performant du groupe, mais aussi pour les 3 500 salariés qui, avec l’arrivée de ces nouveaux modèles, voient la pérennisation de leurs emplois sur de nombreuses années.
Il est loin le temps où l’usine produisait des Renault 5 : c’était en 1975, lorsque le site Georges-Besse a ouvert. Ont suivi la Renault 14 (1976), puis les R9 et R11, la Fuego, La Renault 21, la Renault 19 et les trois générations de Mégane et Scénic. En 40 ans, l’usine de Douai aura produit 9 400 000 véhicules, dont 4 millions de Scénic depuis 1996.
La régie Renault a investi 420 millions d’euros pour moderniser le site douaisien et faire en sorte d’optimiser les chaînes de production, réorganiser l’atelier et finalement produire trois modèles radicalement différents sur le même site. Ce défi industriel débutera dès l’année prochaine, avec la production des nouveaux Espaces 5, la nouvelle Laguna et la quatrième version du Scénic.
Monospace crossover. Le nouvel Espace 5, présenté lors du Mondial de l’automobile de Paris, est donc le premier véhicule à bénéficier de la plate-forme “15-40” évoquée précédemment. Il ne sera plus produit sur le site de Sandouville, mais à Douai.
L’Espace 5 change radicalement de style, adoptant des énormes roues de 19 et 20 pouces. Le véhicule s’apparente à un SUV qui offre l’habitabilité d’un monospace. Le tout avec pléthore d’équipements, allant de la simple gestion des fonctions du véhicule sur une tablette de style iPad à une astucieuse fonction de rabattage automatique des sièges arrière au niveau du coffre. Technologiquement, jamais un véhicule produit par la régie n’avait proposé autant de fonctions.
Extérieurement, il arbore une allure racée, avec un bouclier reprenant le nouveau standard de la marque avec l’énorme losange. La malle arrière est quant à elle plus ramassée. Ceux qui avaient l’habitude de charger des objets encombrants dans leur Espace devront trouver une autre solution, la hauteur de changement étant dorénavant réduite.
Toujours sur la partie arrière du véhicule, les optiques plongeantes ont été empruntées à l’actuel Grand Scénic, de quoi leur donner un petit air de famille.
A l’intérieur, aux places avant et arrière, l’habitabilité est toujours au rendez-vous. Par contre les choses se gâtent pour les deux dernières places (l’Espace 5 reste, malgré son allure de SUV, un véhicule familial sept places), disposées dans le plancher et beaucoup plus petites. Une fois dépliées, ces deux places occupent la quasi-totalité de l’espace du coffre, limité du coup à la portion congrue. Notons que Renault a opté pour des sièges coulissants indépendants et rabattables.
A terme, l’Espace 5 sera propulsé par une nouvelle motorisation diesel biturbo de 200 ch et 240 ch, associée à une boîte automatique à double embrayage à sept rapports, disponibles en quatre roues directrices. En attendant, les consommateurs auront le choix entre trois motorisations 2 diesel (130 et 160 ch) et une essence Tce 200 ch. Si les tarifs de commercialisation ne sont pas encore définis six mois avant l’arrivée en concessions, le groupe laisse entendre que la fourchette de prix pourrait débuter à 30 000 euros hors options.