Renault entame sa révolution électrique dans le Nord
Décidée à fabriquer prochainement l’ensemble de sa gamme 100% électrique dans la région, la marque Renault a démarré sa transformation avec un nom : ElectriCity.
Les ambitions portées par la voix de Luciano Biondo sont immenses. Le nouveau directeur industriel du pôle électrique et véhicule léger du Nord pour le groupe Renault, nommé il y a tout juste neuf mois après une aventure en tant que PDG de l’usine Toyota de Valenciennes, montre à lui tout seul le virage qu’a pris la marque au losange pour ses trois usines nordistes.
Electriques et made in France
Pour Douai, Maubeuge et Ruitz, les 5 000 salariés vont vivre la révolution électrique, après avoir vécu plusieurs années au ralenti. Ce grand projet, baptisé ElectriCity, a démarré par la signature d’un accord social avec les organisations syndicales. Un premier pas pour une nouvelle ère : «100% des partenaires sociaux ont signé l’accord», se félicite Luciano Biondo.
«Ce projet contribue au retour du made in France, particulièrement pour les citadines. On a créé les bases d’un dialogue social en France qui est exigeant et responsable. Notre objectif, c’est de créer une infrastructure du véhicule électrique. On souhaite travailler avec les incubateurs, écoles, universités… À la fin de cet accord, les salariés vont être des acteurs de la performance.» Aucun terme n’a été laissé au hasard lors de la conférence de presse présentant cet accord. Ne parlez plus d’usines mais de manufactures, pour «mettre les salariés au cœur du projet».
Objectif : 400 000 véhicules électriques par an
Si l’accord social est donc signé et lance ElectriCity, les contours du projet sont encore à déterminer. La fabrication de deux voitures électriques du segment des citadines et une du segment des compactes sera assurée par Douai, Maubeuge aura la charge du Kangoo électrique et Ruitz accueillera une activité de fabrication de composants électriques. Mais pour ce qui est du cœur du sujet, comme les batteries électriques, rien n’est officialisé. Luciano Biondo a préféré rester très prudent : «On y travaille.» Même si cela ne fait presque aucun doute que le nouveau venu chinois dans la région, Envision, sera un des acteurs du projet.
Les salariés sont pour l’instant la priorité : « Nous souhaitons embaucher des jeunes, il y a un engagement pour la création de 700 CDI. Nous voulons moderniser sans pour autant balayer cinquante ans d’histoire.» Une augmentation des effectifs qui concorde avec les ambitions de productions : «On a produit 130 000 voitures en 2021, on vise 400 000 en 2025 rien que pour l’électrique», annonce Luciano Biondo. Un chiffre assez ambitieux, qui se met aussi à la hauteur de l’investissement d’un milliard d’euros pour les trois sites nordistes. Un projet large, pour devenir, à terme, le centre de production de véhicules électriques le plus important et compétitif d’Europe.