Renault ElectriCity : 700 emplois directs d’ici 2025 dans les Hauts-de-France
Pour accompagner la transition énergétique de l’automobile, les sites Renault de Douai, Maubeuge et Ruitz se sont regroupés pour créer une entité commune : Renault ElectriCity. Avec la création de 700 emplois directs d’ici 2025 dans les Hauts-de-France. Décryptage.
Remettre au goût du jour des modèles emblématiques de la marque au losange, telle est la vocation de Renault ElectriCity. A commencer par la Mégane et la Renault 5 qui seront commercialisées en 2022 et 2024. «Nous voulons produire des véhicules électriques populaires au même prix qu’un véhicule hybride, sans les aides de l’Etat, soit autour de 22 000 €», assure Luciano Biondo, directeur Renault ElectriCity. «L’ambition est de produire dans les trois manufactures des Hauts-de-France 400 000 véhicules par an dès 2025, et d’en faire le centre de production de véhicules électriques le plus important et compétitif d’Europe.»
Produire en France au meilleur coût
Le 8 juin dernier, un accord était signé avec les partenaires sociaux pour entériner la création de la nouvelle société du groupe (100% Renault SAS), le fruit de huit mois de travail et d’échange, pour une mise en oeuvre au 1er janvier 2022. «Renault est le premier employeur privé de la région, avec plus de 5 000 salariés répartis sur trois sites qui seront regroupés en une seule entité. Il nous faut désormais fédérer les compétences autour du projet. Créer une nouvelle dynamique sociale, économique et managériale pour faire rayonner la marque, valoriser le travail par une revalorisation, par exemple, des heures supplémentaires, et déployer une cohérence managériale autour des trois manufactures sans que les salariés en CDI soient perdants, tandis que les salaires des nouveaux embauchés seront positionnés au meilleur niveau du marché. Et créer les conditions pour produire en France au meilleur coût, ce qui induit de réduire les coûts de production à 3% de la valeur du véhicule, notamment par le développement des compétences, et d’optimiser les coûts fixes par une mutualisation des ressources avec l’usine de batteries.»
Une gigafactory qui sera implantée à quelques mètres de l’usine Renault de Douai, dès 2024, suite à la signature d’un partenariat entre la marque au losange et l'industriel «nippo-chinois» Envision AESC. «Une écosystème robuste pour développer la compétitivité de Renault ElectriCity», précise Luciano Biondo.
Une campagne de recrutement orientée vers l’inclusion
Pour accompagner le déploiement de son projet industriel ElectriCity, Renault Group prévoit la création de 700 emplois directs d’ici 2025 sur les sites de Douai, Maubeuge et Ruitz. Lancée en septembre, la campagne de recrutement s’inscrit dans une démarche partagée avec Pôle emploi Hauts-de-France. L’accueil des premiers candidats a démarré depuis plusieurs semaines. «Les candidats seront accompagnés dans un parcours de formation avec l’objectif de renforcer l’attractivité des métiers de l’industrie automobile», explique Sébastien Delouf, DRH Renault ElectriCity.
«Nous souhaitons jouer pleinement notre rôle social puisque la campagne de recrutement est orientée vers l’inclusion des personnes au RSA et demandeurs d’emploi de longue durée, comme des femmes qui sont peu nombreuses dans la filière. Elles représentent 35% des premiers recrutements dont la formation a débuté début octobre. Le parcours de formation, 150 heures sur un mois, est ainsi ouvert à tout le monde, sans critère de diplôme, d’expérience ou d’âge, puisque nous privilégions les attitudes professionnelles.» A ce jour, les deux tiers de la première promotion ont validé leur embauche.
Des tests spécifiques
Le parcours de recrutement et de formation mis en place avec Pôle emploi se veut innovant, à l’image des futurs modèles électriques de la marque. «Nous avons défini ensemble des critères précis pour occuper les postes à pourvoir (ndlr : majoritairement des postes d’opérateur de production) et élaboré ainsi des tests spécifiques, d’une durée de trois heures, à valider pour entrer dans le parcours de formation», développe Hedi Benrached, directeur de l’agence Pôle emploi de Douai.
«L’objectif est vraiment de valoriser ces métiers et les attitudes professionnelles, la rigueur, la ponctualité, etc., poursuit Séverine Delong, directrice territoriale Pôle emploi Nord. D’offrir la possibilité à tout le monde de se réorienter sur ce secteur d’activité et de montrer qu’il y a des opportunités d’emplois sur le Douaisis.» Et Luciano Biondo de conclure : «Il faut redonner de la confiance aux gens, aujourd’hui avec Pôle emploi et demain avec l’Education nationale, le Département…»