Remettre du service public dans les rouages : vital

Depuis plusieurs décennies, les services publics suivent une logique comptable. Surtout dans les campagnes et quartiers populaires. Fermetures de bureaux de poste, de gares, de casernes, de tribunaux, de trésoreries, d'hôpitaux, de maternités, d'écoles sur de nombreux territoires, contribuant à renforcer le sentiment d'isolement de beaucoup de citoyens et à fragiliser la cohésion sociale. La crise de la Covid-19 l’a montré : face aux situations d’isolement de personnes, une présence humaine est primordiale. Le taux record d’abstention aux récentes élections locales, parmi les multiples raisons, tient sans doute à celle-ci : le repli des services publics en de nombreux endroits, politique parfois érigée en dogme, a eu cet effet dévastateur d’être un facteur de creusement de la fracture sociale et territoriale. Pour l’endiguer, pas d’autre choix que de remettre de l’humain dans le quotidien. Même s'il sera bien difficile de recouvrer le maillage d'il y a 10, 20, 30 ans. L’accès aux services est une question majeure pour les citoyens, on pense particulièrement aux personnes âgées et/ou en situation de dépendance. 

Des aides au fonctionnement

En mettant en place le dispositif France Services, l’État s’est engagé en ce sens. Il s’agit pour les habitants d’accéder plus facilement aux services publics dans un lieu unique proche de l’endroit où ils résident et de bénéficier d’un accompagnement adéquat et performant pour leurs démarches administratives. Les Maisons de services au public ayant atteint le degré d'exigence requis sont labellisées France Services. Des structures itinérantes «bus France Services» complètent le réseau. Dans l’idéal, ce type de soutien public doit se situer à moins de 30 minutes du demandeur. C'est l'ambition à l'horizon 2022. Le principe est simple : l’usager est accueilli et pris en charge par un agent pour le guider. L’objectif est de donner des informations sur l’ensemble des opérateurs présents, administrations, organismes publics : ministère de l’Intérieur, direction générale des Finances Publiques, ministère de la Justice (association départementale d’aide aux victimes), Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cpam), Caisse nationale d’assurance retraite et santé au travail (Carsat), Caisse nationale d’allocations familiales (Caf), Pôle emploi, Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (MSA), La Poste. Agirc-Arrco (régime de retraite complémentaire) va être prochainement le 10e opérateur à rejoindre cette liste. Chaque structure labellisée France Services bénéficie d’une subvention de 30 000 € par an. Les dépenses liées à la formation des agents, l’animation du réseau et au déploiement des outils informatiques sont aussi pris en charge. Également, les collectivités locales peuvent se voir attribuer la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) ou de la dotation de soutien à l’investissement locale (DSIL) pour couvrir jusqu’à 80 % de leurs dépenses d’investissement relatives à la création d’un espace France Services.