Relancer la construction de logements : une priorité
De nouvelles mesures en faveur de la relance du secteur de la construction ont été annoncées par le gouvernement le 25 juin. En Picardie, la mobilisation s'accélère et les premières concertations ont vu le jour.
Le 8 juillet, Jean-François Cordet, préfet de la région Picardie, réunissait le comité régional de l’habitat (CRH) afin de présenter les mesures de relance de la construction annoncées par le gouvernement le 25 juin. Ces mesures interviennent dans un contexte difficile pour le logement et en particulier pour le secteur de la construction. Le logement est en effet aujourd’hui l’un des premiers postes de budget pour les ménages. Outre son coût, il est aussi devenu difficilement accessible dans certains territoires. Dans les zones tendues, l’offre n’est en effet pas suffisante pour combler les besoins. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le secteur de la construction est aujourd’hui en panne, à cause de la crise profonde qu’il traverse. En Picardie, les mises en chantiers ont ainsi baissé ces douze derniers mois de 15% (8% à l’échelle nationale).
Redémarrer les chantiers
Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’égalité des territoires précisait ainsi le 25 juin que « dans la continuité des mesures annoncées par le Président de la République en mars 2013(…) il est aujourd’hui nécessaire de prendre des mesures qui redonnent aux acteurs du secteur la confiance nécessaire à une relance durable de la construction ». La mobilisation étatique en faveur de la relance de la construction se cristallise sur quatre priorités : favoriser l’accession à la propriété, simplifier les règles de construction et développer l’innovation, soutenir la construction de logements sociaux, relancer la mobilisation du foncier public. En ce qui concerne l’accession à la propriété, « un des leviers principaux pour relancer la construction », selon Geoffrey Martin, secrétaire général de la Fédération française du bâtiment (FFB) de la Somme, la mesure phare annoncée concerne les modalités d’octroi du PTZ, qui seront revues afin de permettre à un plus grand nombre de ménages d’y avoir accès. Il se voit également élargi à la réhabilitation de logements anciens pour certains territoires ruraux. L’objectif affiché du gouvernement est de passer de 44 000 PTZ distribués par an à 70 000. « Ces mesures étaient attendues, souligne Geoffrey Martin. Nos entreprises souffrent d’un besoin criant de rentabilité. Nous avons besoin de chantiers. Grâce à la simplification des normes, les coûts vont être réduits. Cumulée aux autres mesures, cela pourra avoir un impact sur notre rentabilité et donc sur l’emploi mais également sur la facture du client ». Les 50 premières mesures de simplification de la réglementation concerneront les questions de confort et d’hygiène, de sécurité incendie, etc. Ces mesures s’inscrivent dans la lignée des ordonnances prises dans le cadre de la simplification de la réglementation en matière d’urbanisme engagée en 2013. Pour le logement social, l’État renforce ses efforts.
Des objectifs réalisables
En Picardie, les objectifs concernant le logement social public sont de loin atteints comme le souligne Jean- François Cordet. « 2 285 logements sociaux ont été agréés et 1 770 logements sociaux réhabilités en 2013. En 2014, 2 400 logements sont en production et le rythme en réhabilitation se maintiendra. Aujourd’hui, nos acteurs du logement social ont une visibilité sur trois ans, contre un an auparavant, avec un objectif à atteindre de 2 400 logements par an pour un besoin estimé à 2 500 ». Pour la mobilisation du foncier public, les efforts seront eux aussi renforcés avec notamment l’obligation de faire émerger dans les régions où les besoins sont le plus forts, cinq projets de construction de logements en lien avec l’ensemble des acteurs locaux. « L’État et ses partenaires sont d’ores et déjà mobilisés, notamment par le biais de l’installation récente d’un comité de suivi restreint composé de l’État, de l’Union régionale de l’habitat, de la caisse des dépôts et consignation et d’Action logement, souligne Jean-François Cordet. Ils sont entre autre chargés d’identifier les freins et les leviers dont on dispose en Picardie pour relancer la construction. En terme de freins, il y en a deux. D’abord, il y a l’équilibre des opérations et des opérateurs. Il y a ensuite le problème du prix du foncier et sa disponibilité. Un groupe de travail au sein du comité restreint s’est réuni le 16 juillet et a déjà recensé les freins de nature réglementaire. Une série d’études et de travaux sont en cours. En septembre, nous rencontrerons les bailleurs sociaux qui ont une capacité de fonds propres, ainsi que les collectivités locales. Je suis donc optimiste face à la relance de la construction à condition que tous les acteurs fassent preuve de bonne volonté. On ne peut atteindre les objectifs que par le travail collectif. »