Rejoindre une coopérative pour se faciliter la vie d'entrepreneur du BTP

Voilà juste un an que Toerana habitat existe dans le Nord-Pas-de-Calais, et les demandes pour rejoindre cette coopérative se multiplient. Il faut dire qu'elle a de quoi séduire en donnant des réponses aux préoccupations majeures des créateurs d'entreprises du bâtiment.

Ne plus passer son temps à gérer la comptabilité et la gestion, pouvoir bénéficier de formations, d’un service juridique et de la garantie décennale, avoir un statut de salarié : voilà ce que propose Toerana habitat aux entrepreneurs qui rejoignent cette coopérative. Les critères d’accessions sont simples : avoir des qualifications ou trois ans d’expérience dans un domaine de la construction (gros œuvre, second œuvre, architecture, décoration intérieure, etc.), “mais aussi l’envie de travailler avec d’autres professionnels, dans l’esprit de la coopérative”, ajoute Benoît Boulnois, gérant fondateur de Toerana habitat.

 Beaucoup de formations proposées. Ce spécialiste des couveuses d’entreprises est allé s’inspirer de Cabestan qui existe en Isère depuis déjà dix ans et qui regroupe 100 entrepreneurs du BTP. Dans le Nord-Pas-de-Calais, il a créé Toerana habitat en lui donnant d’emblée une spécialité : l’écologie (écorénovation et écoconstruction), logiquement dans le prolongement de l’économie sociale et solidaire dont se revendique la coopérative d’entreprises. “La mention RGE devient une référence pour l’écorénovation en juillet 2014. Les entrepreneurs doivent être prêts”, souligne Benoît Boulnois. Les formations proposées par Toerana (gratuites pour ses adhérents) doivent leur permettre de transformer leurs pratiques pour utiliser des produits préservant leur santé et l’environnement (construction paille, toitures végétalisées, isolants écologiques…), dans les normes du Grenelle de l’environnement, mais aussi de répondre aux spécificités techniques comme la sécurité, et de pouvoir pérenniser et développer leur activité. Par exemple, fin mars, c’est le montage et décrochage d’un échafaudage qui est au programme.

Les formations sont mensuelles et permettent aux participants de mieux se connaître et, pourquoi pas, de répondre ensemble à des appels à projets. Bref, de continuer de profiter de la force de la mutualisation proposée par le principe de la coopérative. Car elle donne la possibilité d’élargir ses marchés et son champ d’action. «Aucun entrepreneur qui nous a rejoint parmi la quinzaine actuellement ne nous a quittés, explique Benoît Boulnois. Certains assurent même qu’ils n’auraient pas pu augmenter autant leur chiffre d’affaires s’ils avaient été tout seuls.» Toerana s’est constituée en SCIC afin d’élargir le sociétariat aux partenaires financiers mais aussi aux salariés. «Les salariés sont majoritaires en termes de droit de vote. Nos partenaires financiers sont majoritaires au niveau du capital, mais ce sont les entrepreneurs qui restent pilotes de la stratégie de la coopérative.»

Bien sûr, tout cela  a un prix : les entrepreneurs coopératifs reversent 15% de leur marge brute à Toerana habitat. Chacun reste localisé où il est installé, mais le siège social de la coopérative est situé à Fruges. Une volonté de son créateur gérant pour montrer qu’il est possible d’entreprendre en milieu rural.