Régionalisation sans bug à l’Urssaf Picardie
Les trois Urssaf de Picardie ont officiellement fusionné le 1er janvier et n’en font désormais plus qu’une. Cette réorganisation a pour but de renforcer la qualité du service offert à l’ensemble des usagers picards mais tout a été fait pour préserver une relation de proximité et personnalisée.
L’Etat a souhaité renforcer le réseau des Urssaf en les régionalisant. Lancée en 2010, cette réforme majeure s’opère en trois étapes. Il y a un an, le 1er janvier 2012, trois Urssaf régionales pilotes (Auvergne, Midi-Pyrénées et Pays de la Loire) avaient été créées. En 2013, elles sont 12, dont la Picardie, à avoir franchi le pas volontairement. Au 1er janvier 2014, la Métropole comptera 22 Urssaf régionales.
La création de l’Urssaf Picardie a pour objectifs de consolider le niveau de la qualité de service vis-à-vis de ses usagers et des partenaires, de permettre au réseau des Urssaf d’exercer son activité au service d’une protection sociale solidaire de façon encore plus performante, notamment en matière de maîtrise des coûts et des risques, de renforcer les compétences et les expertises des collaborateurs du réseau.
Aucune fermeture de site
Dans la région, tout était prêt depuis longue date. « Tout s’est très bien passé en Picardie, et dans les onze autres régions d’ailleurs, explique Jean-Paul Lejeune, directeur de l’Urssaf Picardie. Seules deux inquiétudes restaient, confie-t-il. La première était purement matérielle et concernait l’informatique. Il y a toujours un doute lorsque l’on fusionne des réseaux et des bases de données mais le 2 janvier au matin, tout a redémarré comme il le fallait. Les services de l’Acoss [ndlr, la caisse nationale des Urssaf] et les services techniques informatiques qui nous ont accompagnés nous ont contraints à une discipline et à une rigueur qui nous a permis d’être à l’heure et de franchir ce point avec réussite. Il faut dire aussi que nous étions déjà la deuxième vague et que les Urssaf qui avaient été régionalisées l’an passé avaient essuyé les plâtres. La deuxième crainte était le climat social dans lequel la fusion allait se passer mais là encore tout avait été travaillé longtemps en amont. Lors de l’assemblée générale du 22 novembre dernier, la régionalisation avait été présentée une dernière fois et cette réunion avait été l’occasion pour les agents des trois départements de faire connaissance. De toute façon, l’étape a été préparée en coproduction avec les agents. Chacun, dans chaque service, a vraiment mis de la bonne volonté, insiste Jean-Paul Lejeune. Tout le monde a contribué à trouver des solutions. Car si Paris impose la régionalisation, il n’impose pas de règles préétablies. A chaque région de trouver les systèmes qui vont correspondre à sa spécificité. Le fait d’associer les directions et le personnel sont d’autant plus important. Les syndicats avaient demandé à rencontrer la direction parisienne. Cela a été fait le 22 novembre dernier. La direction était venue sur place et tout s’est vraiment bien passé là encore. Nous avons souhaité conserver tous les lieux d’accueil pour la proximité avec les cotisants. C’est donc une régionalisation qui s’est faite sans fermeture de site et sans mutation imposée. Il y a une dizaine de changements de poste en interne mais le plus souvent ce sont des agents qui ont profité des opportunités pour des raisons personnelles. »
Retour à la normale
Dans les semaines qui suivront, les 280 collaborateurs répartis sur les cinq sites en Picardie auront à coeur de réguler le léger retard pris dans la gestion du stock de dossiers. Avant la régionalisation, le stock cumulé des trois départements plaçait la Picardie entre le 5ème et 7ème rang sur 22, soit à une place tout à fait satisfaisante. La situation sera revenue à la normale d’ici un petit mois.
Enfin, l’Urssaf Picardie a profité de la régionalisation pour professionnaliser son service d’accueil téléphonique. Basées à Saint-Quentin et à Creil, les deux plates-formes emploient une grosse quinzaine de personnes. Les agents seront désormais embauchés en CDI et auront par la suite une possibilité d’évolution vers d’autres métiers de back office s’ils le souhaitent.