Recycâbles : une filière du câble de cuivre de seconde main prend forme à Noyelles-Godault
À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, un partenariat dans l’air du temps entre SUEZ et Nexans bat son plein. Les deux entités ont mis en place Recycâbles, qui recycle les câbles issus des chantiers de démolition ou encore du réseau téléphonique Orange, pour en faire des câbles de seconde main, et suivre le principe de l’économie circulaire.

Que deviennent les chutes de câbles en cuivre que l’on voit parfois sur les chantiers ? Certains sont jetés, mais d’autres se retrouvent à Noyelles-Godault, au sein de l’usine Recycâbles, créée en 2008 suite au partenariat signé entre SUEZ et Nexans, et qui emploie environ 50 collaborateurs. L’objectif est donc de récupérer ces câbles issus de démolitions, du réseau téléphonique Orange ou de chutes d’usinage, afin de les recycler.
En 2024, ce sont ainsi 36 000 tonnes de câbles qui ont été recyclées par Recycâbles. Un chiffre important lorsque l’on sait que sur les 218 000 tonnes de déchets de cuivre récupérées en France, 66 000 tonnes sont recyclées, et que 90 % des déchets de cuivre produits en France sont exportés. Rien qu’en France, la consommation est de 250 000 tonnes de cuivre environ.

Un atout pour la transition énergétique
Pour récupérer le cuivre des câbles, ce dernier est trié, découpé, concassé et broyé afin de séparer le cuivre du plastique. Le cuivre est ensuite tamisé pour être trié par granulométrie en fonction des clients. Il est devenu de la grenaille, «d’une pureté presque parfaite», comme le souligne Christophe François, directeur d'exploitation de Recycâbles. Toute la grenaille produite dans l’usine est exportée partout en Europe. Si le cuivre est immédiatement recyclé, il en va de même pour le plastique, qui représente environ 50% du câble. Pour faire fonctionner l’économie circulaire, Recycâbles est en lien avec de nombreuses entreprises ou start-up pour le valoriser. Cela représente environ 60% du plastique présent dans l’usine de Noyelles-Godault. Le reste est transformé en énergie.

Ce fonctionnement d’une filière du recyclage des câbles est essentiel à l’heure de la transition énergétique. Pour Xavier Mathieu, vice-président métallurgie de Nexans, cette transition passe obligatoirement «par l’électrification, donc par les câbles. Par exemple, dans une voiture électrique, il y a quatre fois plus de cuivre que dans une voiture thermique». Une aubaine alors que les voitures thermiques voient leur âge d’or arriver à sa fin. S’ajoute à cela un marché du cuivre primaire en déficit, avec 75% de la consommation qui concerne l’industrie du câble, et la porte est grande ouverte pour le cuivre recyclé, et encore plus au niveau local, afin de faire perdurer l’économie circulaire. Pour faire face à la prochaine montée en puissance de cuivre recyclé, Nexans va augmenter les capacités de production de sa fonderie de Lens de 80 000 tonnes. Le but est d’arriver à 240 000 tonnes à fin 2026 grâce à une extension. Cela devrait permettre d’atteindre 30% de cuivre recyclé dans les câbles d'ici 2030 pour Nexans.