Recycâbles fête ses 10 ans et prépare son avenir

Implantée sur l’ancien site MetalEurop de Noyelles -Godault, Recycâbles, spécialisé dans le recyclage des câbles, est devenue leader européen de la valorisation de cales. D’ici 2020, le site devrait atteindre sa capacité maximale de traitement de 36 000 tonnes de câbles valorisées par an.

Le process développé par Recycâbles permet de valoriser 100% de la matière entrante et de produire sur un morceau de câble entrant 50% de métaux et 50% de plastiques
Le process développé par Recycâbles permet de valoriser 100% de la matière entrante et de produire sur un morceau de câble entrant 50% de métaux et 50% de plastiques

Recycâbles est né d’une joint-ventre entre SUEZ et Nexans en 2008. À l’époque, le groupe disposait d’une activité basée sur Calais qui allait être transférée sur Noyelles-Godault, sur l’ancien site de MetalEurop. «Il s’agissait d’un projet à la fois industriel et humain, qui consistait à relocaliser l’activité sur un autre site tout en préservant l’emploi», présente Philippe Taillez, directeur général de Recycâbles depuis sa création il y a 10 ans. Humainement, il était nécessaire d’accompagner les collaborateurs et d’obtenir leur adhésion à ce projet industriel. Le site de Calais allait fermer pour être transféré à plus de 100 kilomètres à Noyelles-Godault. «La moitié des collaborateurs calaisiens ont déménagé, ce fut donc une réussite pour nous». Parallèlement à cela, une feuille de route avait été tracée, elle prévoyait que le site de Calais ferme et qu’il soit restitué à son propriétaire Alcatel. «Ce deuxième défi industriel a également été tenu, des 2009, nous avons démarré l’activité sur le site de Noyelles-Godault. Rapidement, nous sommes montés en charge et depuis 2010, nous travaillons en flux continu en trois postes du lundi au vendredi», poursuit  Philippe Taillez. En 2008, lorsque le projet a été monté, le groupe Suez disposait d’une réserve foncière disponible avec les autorisations nécessaires d’exploitation sur l’ancien site de MetalEurop. De son côté Nexans cherchait à se séparer de son activité de recyclage de câbles et souhaitait que l’activité soit implantée à proximité de l’usine de Lens. 

©Jérôme Baudoin – octobre 2018.

Chaque année, le site de Noyelles-Godault traite 30 000 tonnes de câbles provenant des usines du groupe Nexans, mais aussi de l’opérateur Orange et des chantiers de reconstruction de bâtiments. ©Jérôme Baudoin – octobre 2018.

Partenariat renouvelé

L’accord initial qui avait été trouvé entre Nexans et Suez prévoyait un partenariat de dix ans 2008 – 2018 qui vient d’être prolongé de deux fois trois années. Nexans est l’un des leaders mondiaux de la fabrication de câbles avec une forte implantation sur le continent européen. Le contrat de partenariat consiste à valoriser les chutes de production de l’ensemble des usines d’Europe. «L’ensemble des flux des différentes usines arrivent sur le site de Noyelles-Godault. Il s’agit d’un socle important qui a permis d’engager un projet industriel fort», précise le directeur général du site. Suez de son côté a utilisé ce contrat qui pèse 10 000 tonnes pour aller encore plus loin et devenir leader européen de la valorisation de câbles en traitant environ 30 000 tonnes chaque année. «Nous avons un autre contrat de 10 000 tonnes avec Orange, nous recyclons pour l’opérateur de téléphonie des câbles sous-terrain et aérien. Les 10 000 tonnes restantes viennent de plusieurs créneaux». Recycâbles traite des câbles issus de décontraction de battements, des câbles de puissances, d’éclairage, mais aussi de transfert de données de type RJ45. «Ces câbles sont constitués soit de cuivre, soit d’aluminium. Notre process permet de valoriser les métaux et les plastiques», développe-t-il. Sur une chute de câble qui arrive chez Recycâbles 100% de la matière est valorisée, les métaux repartent à la fonderie tréfilerie Nexans de Lens qui alimente toutes les usines européennes du groupe en tant que matière première secondaire de haute qualité, les plastiques sont quant à eux destinés à un usage secondaire «la qualité n’est pas suffisante pour assurer la sécurité nécessaire dans le cadre d’une utilisation en gaine de protection des conducteurs électriques.» 

©Jérôme Baudoin – octobre 2018.

Acteur de l’économie circulaire, Recycâbles valorise 100% des entrants en matière première secondaire. ©Jérôme Baudoin – octobre 2018.

Une nouvelle étape

Depuis 10 ans, Recycâbles qui emploie une cinquantaine de salariés (43 permanents et quelques intérimaires) affiche une croissance de l’ordre de 3 à 6% par an. Dès 2019, le groupe Suez souhaite passer à la vitesse supérieure avec notamment l’ouverture d’une nouvelle unité de broyage. «En 2017, sur le site de l’écopole Agora, nous avons déjà développé un autre site de compactage de cuivre nu qui traite environ 600 tonnes par mois en complément de nos activités principales.» Il continue à investir et à se développer. «Nous allons récupérer une partie des flux qui jusqu’alors partaient en Chine pour continuer à nous développer», indique Philippe Taillez. En 2019, le groupe va récupérer environ 5 000 tonnes complémentaires issues de la déconstruction et des DEEE. Le projet s’accompagne de la création de neuf emplois complémentaires. «Lorsque notre site aura atteint sa capacité totale de traitement – actuellement de 36 000 tonnes – nous nous poserons alors la question d’une augmentation de capacité.» En attendant, Recycâbles aborde sereinement l’année 2019, avec la ferme intention de continuer à progresser. En parallèle, dans le cadre du renouvellement de partenariat avec Nexans, les équipes de Recycâbles interviennent dorénavant auprès de la société dès la phase de conception des câbles afin d’optimiser au maximum leur fin de vie et s’inscrire dès le départ dans une logique d’économie circulaire.