Recul de 11,03% des dossiers déposés

Stéphane Latouche, directeur régional Hauts-de-France de la Banque de France.
Stéphane Latouche, directeur régional Hauts-de-France de la Banque de France.
D.R.

Stéphane Latouche, directeur régional Hauts-de-France de la Banque de France.

Le nombre de dossiers de surendettement est supérieur de 47% par rapport à la moyenne nationale : 544 dossiers pour 100 000 habitants contre 370 en France. Mais, bonne nouvelle, le nombre de dépôts annuels a poursuivi en 2016 sa décrue à -11,03% sur 2015, après -7,86% en 2015 sur 2014, quand la France affichait respectivement -10,63% et -5,92%. Au global, ce sont 26 174 dossiers qui ont été déposés pour 31 128 personnes surendettées et un endettement moyen de 37 056 .

L’Aisne affiche 605 dossiers pour 100 000 habitants, devant le Pasde- Calais (568), le Nord (567), la Somme (484) et l’Oise (431). Un classement qui se modifie à regarder le nombre de dossiers déposés : 11 805 dans le Nord, 6 664 pour le Pas-de-Calais, 2 816 dans l’Oise, 2 629 dans l’Aisne et 2 260 dans la Somme. Ou encore l’endettement moyen des surendettés : 53 979 € dans l’Oise, 44 951 € dans l’Aisne, 39 674 € dans la Somme, 33 457 € dans le Nord et 32 468 dans le Pas-de-Calais.

Recul des crédits à la consommation.

La part des crédits à la consommation dans l’endettement global a reculé à 43,6% en 2016, contre 47% en 2015, et 79,5% des dossiers recevables comportaient au moins un crédit à la consommation ; 20,5% n’en comportaient aucun, ils étaient 17,4% en 2015. L’endettement moyen à ce titre s’établissait à 20 329 €, en baisse de 1,8% par rapport à 2015. En baisse régulière depuis 2014, le nombre moyen des crédits à la consommation est passé de 4,5 à 4,2. Les crédits renouvelables sont présents dans 70,7% des dossiers et représentent 25% de l’endettement global. Leur poids relatif a baissé de 5 points en deux ans.

Hausse de l’endettement immobilier.

L’augmentation de la part des dossiers comportant un endettement immobilier, qu’il soit consécutif à l’acquisition d’un bien ou à la réalisation de travaux, se poursuit : 10,4% en 2014, 11,2% en 2015, pour atteindre 12,5% en 2016. L’endettement moyen est ici de 100 665 € et l’encours moyen global affiche une augmentation de 674 € à 37 056 €. Hors dettes liées à des crédits immobiliers, l’endettement moyen par dossier de surendettement s’établit à 24 575 € contre 25 219 € en 2015. Des dettes d’énergie et de communication sont présentes dans 58% des dossiers pour un montant de 1 598 € en moyenne ; des dettes fiscales, dans 42% des dossiers pour 2 039 € en moyenne ; et des dettes de logement, dans 46% des dossiers pour 3 709 € en moyenne.

Par typologie.

Les personnes surendettées sont à 60,9% des personnes vivant seules, célibataires, séparées, divorcées ou veuves. Les classes d’âge des 35 à 44 ans et des 45 à 54 ans sont les plus représentées à 51,8%, respectivement à 26,5% et 25,3%, devant la tranche d’âge des 25 à 34 ans à 22,5%. Au regard du logement, le nombre de ménages non propriétaires l’emporte très largement sur celui des ménages propriétaires, qui ne sont que 11,3%, dont 7,8% d’accédants. D’une manière générale, indique la Banque de France, le niveau des ressources des personnes surendettées demeure faible, ce qui affecte leurs capacités de remboursement, c’est-à-dire les ressources disponibles après imputation des sommes nécessaires au paiement du loyer et des charges locatives, à la subsistance du débiteur et à celle de son foyer, ainsi qu’aux autres charges courantes. 55,3% des dossiers présentent une absence de capacité de remboursement et 82,9% des situations de surendettement se caractérisent par des capacités de remboursement modestes, inférieures à 450 €, ou inexistantes. Au regard de l’emploi, 66,7% (soit deux sur trois) des déposants sont sans profession, dont 28,4% de chômeurs et 10,8% de retraités. Au regard des revenus, la répartition des dossiers par tranche de revenus ne varie guère avec 75,5% des ménages surendettées ayant des ressources mensuelles inférieures ou égales à 2 000 €, quand 50,5% d’entre eux ont des ressources strictement inférieures au SMIC et 14% des ressources inférieures au RSA socle.

Le dispositif régional.

Pour accompagner les 18 469 familles du Nord et du Pas-de- Calais dans leurs problématiques de surendettement, la Banque de France dispose de trois commissions de surendettement installées à Lille (6 564 dossiers), Valenciennes (5 241) et Arras (6 664). Les particuliers ont la possibilité d’être reçus dans sept unités permanentes (Lille, Valenciennes, Dunkerque, Arras, Lens, Maubeuge et Boulogne-sur-Mer) et dans six bureaux d’accueil et d’information (BAI) non permanents (Armentières, Douai, Cambrai, Béthune, Saint-Omer et Calais). Ce sont 74 361 personnes qui ont été reçues l’an dernier aux guichets de la Banque de France, dont 4 304 demandes de droit au compte bancaire, 32 161 interrogations Infobanque et 14 187 visites dans les BAI.