Recrutement en Lorrain : Les entreprises cherchent leur main-d’œuvre
Doucement mais sûrement, le chômage amorce un repli en Grand Est et en Lorraine. Comme ailleurs, les entreprises manquent notamment de magasiniers, de chauffeurs, de coiffeurs, d’ingénieurs, de web designers, de développeurs informatiques. Le bâtiment et les travaux publics, l’hôtellerie-restauration cherchent leurs recrues. Observation sur la situation régionale. Comment les départements lorrains se situent-ils par rapport à leurs voisins ?
En 2019, les métiers ayant proposé le plus d’offres en Meurthe-et-Moselle avaient été agents d’entretien des locaux, aides-soignants, aides à domicile et employés libre-service. L’une des spécificités vosgiennes comptait dans sa quête de conducteurs routiers, quand la Moselle cherchait des ouvriers non qualifiés de l’emballage et des manutentionnaires. La Meuse, dans sa vocation rurale, proposaient des emplois de viticulteurs, arboriculteurs, agriculteurs, en majorité saisonniers. Dans l’ensemble Grand Est, le besoin de main-d’œuvre s’est établi à près de 200 000 projets d’embauche (150 000 en 2017), dont 54 % considérés par les entreprises comme difficiles. Par bassin, celui de Strasbourg avait été le plus actif en offres, avec près de 26 000 projets d’embauches, devançant le duo Nancy-Metz, quelque 16 000 chacun, celui-ci voisinant les données de Reims. Sous le prisme lorrain, les autres bassins les plus pourvoyeurs d’offres étaient ceux d’Épinal et le périmètre sidérurgique-houiller, avec également une homogénéité quantitative constatée à Lunéville, Toul, Pont-à-Mousson, Briey, Longwy, Remiremont, Saint-Dié, Sarrebourg. Pour 2020, les prospectives épousent les contours des mois écoulés. Dans une région frontalière telle que la notre, maîtriser une langue étrangère demeure un facteur clé. Les métiers en tension se concentrent dans le BTP, avec des profils techniques très spécialisés, et dans les nouvelles technologies numériques. Le domaine du digital affiche un dynamisme certain, aussi bien pour les ingénieurs et cadres d’études et de recherche et développement, que pour les chefs de projets.
Un recrutement multiforme
Secteur porteur : celui des commerciaux. L’industrie reste une branche fortement ancrée culturellement en Lorraine, via l’automobile, l’agroalimentaire, la sidérurgie, donc pourvoyeuse d’emplois, entraînant dans son sillage les transports. En matière de profils recherchés, l’élévation générale des qualifications est une tendance de fond. En 2020, on l’a vu, le secteur de l’industrie sera celui où il sera le plus aisé de trouver un emploi, suivi par le commerce/vente et la santé. Les difficultés à recruter concernent la construction, la métallurgie, l’information, la communication, l’hébergement et la restauration. Le commerce de détail et de gros propose des perspectives réelles, comme l’agriculture et l’agroalimentaire. Dans les 20 métiers amenés à recruter le plus en Lorraine en 2020, d’autres apparaissent. Comme les aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine (pizzas, plonge), les secrétaires médicales, les infirmiers, les cadres infirmiers et les puéricultrices, les agents administratifs (saisie, assistance RH, enquêtes), les livreurs courte distance, les artistes et professeurs d’art, les agents de services hospitaliers, les employés de ménage. Un panorama multiforme. Il reste un challenge, majeur, à relever pour les acteurs socio-économiques : mettre en adéquation les formations des candidats avec la réalité des besoins des entreprises.
Le CDI de retour
Une tendance a été observée depuis la rentrée de septembre dans les projets de recrutement en Grand Est. Les employeurs notaient leur intention de conclure leurs potentielles embauches principalement en CDI, pour 47 % d’entre eux, contre 26 % en CDD, 20 % en intérim et 7 % d’une autre manière.