Reconstruction post-émeutes: Le Pen ne votera pas le projet de loi

Les députés du Rassemblement national ne voteront pas le projet de loi d'urgence pour les travaux de reconstruction après les récentes violences urbaines, qualifié de "véritable honte"...

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, le 20 juin 2023 à Paris © Ludovic MARIN
La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, le 20 juin 2023 à Paris © Ludovic MARIN

Les députés du Rassemblement national ne voteront pas le projet de loi d'urgence pour les travaux de reconstruction après les récentes violences urbaines, qualifié de "véritable honte" par leur présidente Marine Le Pen.

"C'est la seule et unique réponse apportée aux émeutes" consécutives à la mort du jeune Nahel, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin, a déploré l'ancienne candidate à l'Élysée lors d'une conférence de presse.

"Nous ne supportons plus, comme des millions de Français, que l'on traite ces émeutes comme une catastrophe naturelle". "Ce sont les auteurs qui doivent payer, s'il le faut jusqu'à la fin de leurs jours", a-t-elle plaidé.

Alors qu'en l'état, les coûts de ces reconstructions seront "inévitablement répercutés sur les prochaines primes d'assurance, ou sur les contribuables", ce qui est "inadmissible", dénonce Mme Le Pen.

Le projet de loi, adopté à l'unanimité mardi par le Sénat, sera examiné jeudi par l'Assemblée nationale. Il doit permettre d'accélérer la reconstruction des bâtiments dégradés ou détruits, et ne prétend pas constituer "une réponse globale" aux émeutes, selon le gouvernement.

La patronne du groupe RN veut elle "traiter au fond une situation inflammable". "Ces hordes sauvages ont déclaré une guerre de territoire à nos institutions et même à la France", affirme-t-elle.

"Rétablir l'autorité de la loi", redonner des moyens aux forces de l'ordre, "reconquérir les territoires perdus" et encore "affirmer la cohésion nationale": les députés d'extrême droite proposent une batterie de mesures pour "un sursaut républicain".

Y figurent l'expulsion des émeutiers étrangers, des poursuites pénales contre des parents manifestement défaillants, la suspension de leurs allocations familiales, la majorité pénale à 16 ans, et encore une présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre. 

Ils proposent également un plan de vérification des titres de séjour des occupants de HLM.

L'idée émise par le député RN Jean-Philippe Tanguy de rétablir le service militaire n'a pas été retenue, pour cause de manque de moyens.

Marine Le Pen s'est félicitée que la droite reprenne une partie des propositions du RN, "une grande victoire politique pour nous".

Elle a par contre étrillé l'alliance de gauche Nupes qui "dans sa grande majorité a refusé les appels au calme". "La justification du saccage de bâtiments publics par des élus apparaît comme indigne et antirépublicaine", a attaqué Mme Le Pen, 

Le camp présidentiel place lui régulièrement le RN hors de "l'arc républicain", une critique qu'il fait également à LFI. 

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