Événement

Recherche et simulation au menu de l'Académie nationale de chirurgie à Amiens

Une séance délocalisée de l'Académie nationale de chirurgie avait lieu à l'Institut Faire Faces à Amiens fin octobre. Elle a été suivie de la visite du centre de simulation SimUSanté, en compagnie de Brigitte Macron.


Elus et chirurgiens ont accueillis Brigitte Macron avant la visite de SimUSanté situé à deux pas de l'IFF.
Elus et chirurgiens ont accueillis Brigitte Macron avant la visite de SimUSanté situé à deux pas de l'IFF.

Organisé par les Professeurs Olivier Jardé et Bernard Devauchelle, la séance délocalisée de l’Académie nationale de chirurgie avait pour thème "La convergence recherche et simulation". Plusieurs chirurgiens amiénois se sont succédés durant la matinée pour présenter les nouvelles approches, diagnostiques et thérapeutiques en orthopédie, prothèse de cheville numérisée, en chirurgie maxillo-faciale, chirurgie de précision et biologie des cancers, ainsi qu'en robotique chirurgicale en chirurgie du rachis et neurochirurgie fonctionnelle. 

Ils ont ensuite assistés à la visite de l'Institut Faire Faces, le pôle d’expertise en chirurgie de la défiguration. L’Institut a été créé en 2009 par les professeurs Bernard Devauchelle et Sylvie Testelin, à la suite de la première greffe mondiale qu’ils ont réalisée en 2005. 

Centre de recherche et d’enseignement autour de la chirurgie maxillo-faciale unique en Europe, son objectif est de développer de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques afin de redonner forme et fonctions aux visages défigurés à la suite d’une malformation congénitale, d’un traumatisme ou d’une tumeur. 

« L'Institut Faire Faces est un lieu symbolique qui accorde une très grande importance à la recherche et à l'innovation. Le domaine qu'il explore est d'une très grande complexité puisque la greffe hétérologue constitue énormément de sujets de recherche et donc d'adaptation à des pratiques nouvelles », souligne Albert-Claude Benhamou, président de l'Académie nationale de chirurgie et lui-même chirurgien vasculaire.

Brigitte Macron aux côtés d'Albert-Claude Benhamou, président de l'Académie nationale de chirurgie (à g.).

De la chirurgie royale à la chirurgie augmentée

L'Académie a pour ancêtre l'Académie royale de chirurgie créée en 1731 par Georges Mareschal, premier, chirurgien de Louis XV. Les membres titulaires et associés, les membres honoraires, les membres à titre étranger, les membres libres, représentent les différents spécialités chirurgicales. 

Parmi ses missions figurent l'évaluation du développement des aspects techniques de l’art chirurgical et de leurs changements, la définition des bonnes pratiques chirurgicales, le contrôle des conditions de l’exercice spécifique de la chirurgie et l'appréciation de la formation et du recrutement des chirurgiens. 

Lors de ses séances hebdomadaires, elle présente les innovations et les apports technologiques et sociétaux des 13 spécialités chirurgicales et de la médecine interventionnelle dans leur environnement. Ses rapports étroits avec l’écosystème des industriels et des start-up lui permettent d’assurer une veille dans les domaines de la formation, de l’innovation et de l’excellence de la chirurgie française à l’international. 

« Je reste persuadé que le robot et la simulation c'est l'avenir de la chirurgie. On accepte pas de monter dans un avion sans le pilote ait fait de la simulation sur un avion au préalable. Le robot va donner une certitude. Cette séance délocalisée est une reconnaissance pour nous tous, pour l'IFF, le CHU, le Greco et SimUSanté », assure le Professeur Olivier Jardé, chirurgien amiénois et académicien.

Les membres de l'Académie nationale de chirurgie se sont ensuite rendus au centre de simulation SimUSanté, le plus grand centre européen polyvalent de simulation en santé, en compagnie de la première Dame Brigitte Macron dont la venue fut annoncée dans la matinée.

Le professeur Bernard Devauchelle lors de la visite de l'Institut Faire Faces avec les membres de l'Académie nationale de chirurgie.

Une immersion scientifique dans un environnement simulé

SimUSanté se développe sur 4 000 m² d’équipement pédagogique de haute technologie et d’environnement de travail fidèlement reconstitués : domicile, officine, hôpital, hélicoptère en font le plus grand centre européen polyvalent de simulation en santé. 

La reconstitution fidèle des lieux de soins institutionnels, domiciles ou cabinets libéraux permet des mises en situations professionnelles, simulées et contextualisées, au plus près de la réalité et le développement des jeux de rôle pour améliorer la relation soignant-soigné. 

Cent-cinquante simulateurs de soins à complexité variable dont 15 de haute technologie reproduisent des défaillances physiologiques ou des environnements 3D (réalité virtuelle en radiothérapie). Un système de capture vidéo avec retransmission immédiate ou synchrone permet de débriefer et analyser les situations sur place ou à distance. 

Cette journée a été l'occasion de parler chirurgie de demain et notamment du Groupement de recherche et d’études en chirurgie robotisée (Greco). Porté par l’Université de Picardie Jules-Verne, il contribue à des avancées médicales liées au domaine de la robotique. L’institut utilise les dernières technologies, tout particulièrement l’assistance robotisée lors des opérations dans le but de réduire le temps de chirurgie, d’hospitalisation et de récupération, la douleur des patients est réduite avec des opérations mini-invasives et sécurisées. Le Greco a ainsi pu réaliser neuf premières mondiales et une première européenne dans ce domaine.

Devenez un "patient simulé"

SimUSanté et l’Université Picardie Jules-Verne sont à la recherche de personnes souhaitant participer aux activités d’enseignement en devenant "patient simulé". Objectif : permettre à des volontaires de jouer le rôle d’un patient avec un problème de santé défini, d’un aidant, d’un parent ou d’un professionnel de santé. 

En devenant patients simulés, les personnes sélectionnées et formées contribuent à créer des situations d’apprentissage, utiles aux étudiants. Toutes et tous peuvent alors s’exercer lors de simulations et acquérir, sans danger, des compétences en santé, notamment relationnelles. Lors de sessions d'examens, les patients simulés peuvent jouer plusieurs fois le même rôle au cours de la même journée et de façon strictement identique, pour permettre d'évaluer les étudiants dans des conditions similaires. 

Pour candidater, il n’est pas nécessaire d’avoir de compétences d’acteurs ou de connaissances en santé. Une formation courte sera réalisée à SimUSanté par une équipe d’enseignants, de médecins et d'infirmiers, d'un professeur de théâtre et de psychologues cliniciens. 

Inscriptions jusqu'au 15 novembre sur https://simusante.com/sim-pa/