Recherche appliquée et programmes européens

Le LMP de Maubeuge, Laboratoire des matériaux céramiques (techniques) et procédés, rattaché à l’université du Valenciennois et du Hainaut-Cambrésis, propose aussi des prestations aux entreprises et participe à des programmes Interreg tournés vers l’industrie.

Yannick Lorgouilloux, enseignant chercheur, à côté d’une machine à couler arrivée en septembre. Capable de chauffer à 1400°, elle sert à fabriquer des objets métalliques d’une grande précision.
Yannick Lorgouilloux, enseignant chercheur, à côté d’une machine à couler arrivée en septembre. Capable de chauffer à 1400°, elle sert à fabriquer des objets métalliques d’une grande précision.

 

D.R.

Anne Leriche, la directrice du LMP, et Florian Carlier, technicien ingénieur. Ils entourent un réacteur où se produisent un mélange et une réaction chimique permettant la création d’une poudre d’os synthétique.

Le Laboratoire des matériaux céramiques et procédés de Maubeuge, rattaché à l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, est engagé dans des programmes Interreg depuis 2002. Le LMP, spécialisé dans les céramiques techniques, y est partenaire de centres de recherches privés ou d’autres labos universitaires. Objectifs : la mise en commun des compétences dans des «plates-formes thématiques», la réalisation de guides pour les industriels, la création de marchés…

Le domaine du LMP : la fabrication de A à Z, en partant de poudres, jusqu’aux objets dont les propriétés, recherchées par l’industrie, sont la résistance à l’usure, aux hautes températures, à la corrosion chimique. Mais pas seulement.

 

Les programmes en cours. L’actualité européenne du LMP, c’est d’abord la fin du programme Pristimat 1 (de 2007 à 2013, avec quatre autres partenaires de Belgique, de l’Aisne et des Ardennes). Il a concerné trois thèmes. D’abord, celui des matériaux biocompatibles ou bioréactifs, en l’occurrence les os synthétiques destinés à la chirurgie traumatique ou orthopédique. «Les formes, de par leur localisation, précise Anne Leriche, la directrice du labo maubeugeois, sont parfois complexes. Il s’agit soit de prothèses mécaniques implantables dans l’organisme, soit d’un matériau poreux implanté que l’os naturel va reconquérir peu à peu.» Ensuite, les matériaux destinés aux transports (ferroviaire, aéronautique, terrestre). «Là, il s’agit, par exemple, de fabriquer des revêtements pour des outils de coupe, d’usinage du métal, d’élaborer des barrières thermiques et de gérer les flux thermiques entre des pièces chaudes et des parties électroniques à protéger.» La directrice évoque aussi «l’intelligence embarquée», à base de capteurs d’ondes ultrasonores qui permettent la détection et le suivi des défauts de structure. Enfin, troisième thème : le développement d’une technique dite «de moulage par injection de poudres», en vue de réaliser des pièces métalliques à la fois petites et complexes.

Un Pristimat 2 est prévu de janvier 2013 à décembre 2014. Objet : l’étude de la création d’une entreprise de commercialisation, le passage à la fabrication concernant l’isolation des moteurs et le traitement des fluides, la réalisation de capteurs souples s’adaptant aux surfaces à tester ou mesurer… En tapant Pristimat et Pristiflex sur Internet, les spécialistes peuvent en apprendre plus.

D.R.

Yannick Lorgouilloux, enseignant chercheur, à côté d’une machine à couler arrivée en septembre. Capable de chauffer à 1400°, elle sert à fabriquer des objets métalliques d’une grande précision.

 

Déménagement en vue. En septembre 2013, le LMP fera sa rentrée dans les nouveaux locaux de l’antenne universitaire de Maubeuge. D’ici là, il aura emménagé, avec ses machines, dans des conditions que ses personnels ne connaissent pas encore.

Aujourd’hui, le LMP, présent dans le Val de Sambre depuis plus de 20 ans, emploie une trentaine de personnes, principalement des fonctionnaires d’Etat. Il présente la particularité de disposer d’une «cellule» de trois personnes, animée par Pascal Laurent, dont la mission est d’être en contact avec les industriels. Deux des salaires sont d’ailleurs pris en charge, pour cette raison, par l’agglomération Maubeuge Val de Sambre. Avec ses équipements et instruments performants (pour les fabrications, mesures et tests), il est unique dans la région. «On travaille avec plusieurs dizaines d’entreprises, à 50% dans le Nord-Pas-de-Calais, à 25% dans le Val de Sambre, le reste en France ou en Belgique», complète Anne Leriche. Les entreprises concernées sont de grands donneurs d’ordre mais aussi des PME et PMI, voire des TPE.