Recensement : Le Nord - Pas-de-Calais - Picardie peu attractif mais fécond
L’Insee publie les résultats de sa dernière campagne de recensement. En émerge un état des lieux de la population dans la grande Région au 1er janvier 2013. Une région où les naissances nombreuses peinent à compenser la faible attractivité du territoire.
Avec 5,9 millions d’habitants, le Nord − Pas-de-Calais − Picardie demeure la troisième région française en termes de population, derrière l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpe. Et ce, malgré un accroissement démographique plus que paresseux : la grande Région n’a gagné que 56 800 nouveaux habitants entre 2008 et 2013, soit une hausse de 0,2%, quand la moyenne nationale s’établit à 0,5%.
La faute à une attractivité en berne, à en croire les statistiques de l’INSEE. La région présente l’un des soldes naturels les plus élevés de France métropolitaine, à 0,47% par an. Son fort taux de natalité lui assure donc, à lui seul, un gain de 27 870 personnes chaque année. En revanche, le Nord − Pas-de-Calais − Picardie présente un solde apparent négatif, à -0,28%. La région enregistre davantage de départs que d’arrivées, ce qui la prive de plus de 16 500 habitants par an.
L’Oise et le Nord, départements les plus dynamiques. En termes de démographie, c’est l’Oise qui est le département le plus dynamique, souligne l’INSEE, avec une évolution annuelle de sa population qui se cantonne pourtant à un petit 0,39%. Le deuxième département le plus dynamique est le Nord, avec 0,24% d’évolution. A l’inverse, l’Aisne n’a connu sur ces cinq ans qu’une évolution de 0,05% par an, et le Pas-de-Calais, de 0,08%.
Au niveau des arrondissements, en revanche, le Nord reprend l’avantage. Trois des quatre arrondissements les plus peuplés se situent en effet dans le département, Lille en tête. L’arrondissement de la capitale régionale, avec ses 124 communes, abrite plus d’1,2 million d’habitants. Deux habitants sur dix de la grande Région habitent dans l’arrondissement de Lille.
Il est suivi par Dunkerque (377 081 habitants), Lens (358 694 habitants) et Valenciennes (349486 habitants). Amiens, avec ses 300 657 âmes, n’arrive qu’en cinquième position du classement.
Sur les vingt-six arrondissements régionaux, seuls neuf gagnent des habitants : celui de Lille, ceux de Saint-Omer, Arras et Cambrai, puis ceux du sud de la Picardie, Beauvais, Montdidier, Clermont, Senlis et Soissons. Les extrémités est et ouest de la région, elles, ont tendance à se dépeupler.
La périurbanisation se confirme. Élément notable de l’étude, la croissance démographique régionale est avant tout soutenue par les petites communes de la région : 80% des nouveaux habitants sont issus de communes de moins de 2 000 habitants. Un aspect que vient corroborer une autre donnée de l’étude, qui montre la poursuite de la périurbanisation. La plupart des grandes villes de la région perdent des habitants au profit des communes composant leur couronne. Une désertion qui concernerait les familles les plus aisées, soupçonne l’INSEE, qui pointe que les familles les plus en difficulté sont plus représentées dans les centres des grandes agglomérations.
Des familles plus nombreuses qu’ailleurs. Les familles de la région, justement, sont le sujet de tout un pan de l’étude. Toujours plus nombreuses que dans le reste de la France métropolitaine, avec 30,9 familles pour 100 ménages contre 28 en moyenne en France, leur nombre diminue pourtant plus rapidement qu’ailleurs avec l’augmentation du nombre de divorces et séparations. Le nombre de familles nombreuses reste lui aussi plus important en Nord − Pas-de-Calais − Picardie qu’en France métropolitaine. Une famille sur quatre dans la région compte trois enfants ou plus, soit 25,3% des familles ayant au moins un enfant mineur. La moyenne nationale s’établit à 21,1%. Si tous les départements de la région présentent une proportion de familles nombreuses supérieure à la moyenne, elles sont particulièrement nombreuses dans le Nord, où elles représentent 27,1% des familles ayant au moins un enfant mineur. Les familles monoparentales sont également plus nombreuses dans la région qu’ailleurs : elles représentent 15,1% des familles de la région, contre 14,3% au niveau national. Autre particularité du Nord : les familles monoparentales y sont également plus nombreuses. Elles représentent 16,4% des familles du département. Elles ont en revanche très peu nombreuses dans l’Oise, où leur proportion chute à 13,7%. Le département est l’un de ceux où la proportion de familles comptant deux parents est la plus forte en France. Selon l’INSEE, 37,9% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, avec plus de 17% des chefs de famille au chômage.