Ramery veut apporter du confort sur ses chantiers
Le groupe de BTP Ramery se lance dans la création d'un prototype de cabine de chantier améliorée. En partenariat avec les écoles lilloises Yncréa et Icam, cette démarche est ancrée dans une démarche RSE chère à l'entreprise.
Impliqué dans une forte démarche RSE, le groupe de BTP Ramery redouble d’efforts pour être à la hauteur de sa renommée. La société a notamment reçu le trophée d’Or de l’économie responsable du réseau Alliance cette année.
Cette fois, cet engagement est porté par l’ambition de créer une «base de vie de chantier du futur». «Nos structures administratives s’améliorent beaucoup, mais les baraques de chantier, comme on les appelle dans le jargon, n’ont pas évolué depuis une trentaine, voire une quarantaine d’années», expose Philippe Beauchamps, président de Ramery. Ce dernier a pourtant bien conscience que le confort des ouvriers est aussi important que celui des employés de bureau. «Ces bases de vie deviennent une deuxième maison pour les salariés. Ils s’y restaurent, y reçoivent des instructions, prennent des pauses. Selon l’importance du chantier, ils peuvent y passer jusque 48 mois !»
Une cabine en taille réelle prévue pour février
Accueil, propreté ou encore gestion de l’énergie, Philippe Beauchamps connaît déjà les axes à améliorer. Cette base de vie de chantier du futur va être imaginée en collaboration avec une trentaine de salariés de Ramery, mais aussi avec une vingtaine d’étudiants des écoles lilloises de l’Yncréa et de l’Icam. «Ce sont des étudiants qui se destinent au BTP, ils travaillent en quelque sorte pour leur propre futur. Ce qui est intéressant, c’est que ce sont aussi des écoles qui ont des antennes dans les villes où nous menons des chantiers.»
La première étape du projet a été l’organisation d’un hackathon dans le TechShop Leroy Merlin de Lille les 27 et 28 septembre derniers. Huit équipes ont élaboré des maquettes de ce que pourrait être la baraque de chantier idéale. «Maintenant, il reste à voir ce qui est faisable, pour aboutir à la création d’un prototype en taille réelle au mois de février.» En mars 2020, ce prototype sera présenté à un POC (un rendez-vous de «preuve de faisabilité d’un projet») organisé dans le cadre de Lille Métropole 2020, Capitale mondiale du design.
Après quoi cette base de vie fera un tour de France pour être exposée sur plusieurs chantiers. «Nous ne comptons pas multiplier les prototypes. Nous rappelons que fabriquer des baraques de chantier n’est pas notre métier. Notre but est plutôt de déclencher une réflexion chez les fabricants», rappelle Philippe Beauchamps. Deux cents entreprises, dont Kiloutou ou encore WC Loc, ont été contactées pour les inciter à poursuivre le travail en cours.
Ramery a investi une centaine de milliers d’euros dans ce projet, cependant les élèves en charge du prototype ont un certain budget à respecter : «Une base de vie traditionnelle coûte 20 000 euros. Pour que ce prototype aboutisse à de réelles productions par les constructeurs, il ne faut pas voir trop grand et rester dans la même fourchette.»