Ramery : ses ambitions retoquées, l'entreprise se diversifie
Le projet d'extension du site de Ramery environnement à Pont-d'Ardres a été revu, modifié et finalement accepté par le tribunal administratif de Lille et le CODERST le 21 février dernier. Exit le volet sur l'enfouissement des déchets inertes, ils seront désormais recyclés et stockés en vu d'être vendus aux entreprises locales de BTP. Entretien avec Hervé Lefevre, directeur général de Ramery environnement.
La Gazette : Comment avez vous accueilli l’avis favorable des deux instances après plusieurs années de rebondissement ?
Hervé Lefevre : On est bien entendu satisfait de cette décision. En tant qu’entrepreneur, toutes les décisions qui nous permettent de nous développer sont bonnes à prendre. Ce qui a pu bloquer à l’époque, c’est que chacune des parties restait peut-être campée sur ses positions. Je comprend l’émotion du grand public sur le volet des déchets sensibles. C’est pour cela que fin 2017, en raison de l’opposition d’une partie de la population pour des questions environnementales, j’ai proposé d’arrêter le projet d’enfouissement des déchets inertes. À présent, même si ce projet est de moindre importance que prévu, on va se remettre à bosser.
Quel va être le nouveau visage de Ramery environnement dans les prochains mois, années à venir ?
L’activité de tri et de broyage du bois va être redynamisée. Pour autant, on ne va pas faire rentrer plus de tonnes mais se diversifier, notamment en intégrant du bois forestier. Concernant le bois de recyclage ou industriel, le développement ne sera pas exponentiel, notamment car la région n’a pas le potentiel pour en traiter davantage. Sur le second volet – les déchets inertes –, on va être en amont de cette activité pour que nos cousins du BTP puissent en faire quelque chose. L’idée est de pouvoir réintégrer ces déchets issus de la construction (béton, briques, terre). Le site a une capacité maximale de 770 000 tonnes par an, mais nous n’arriverons jamais à ce résultat. Et puis on va avoir la possibilité d’y mettre des bennes, une pour le carton, l’autre pour les pneus. Enfin, on va l’embellir en travaillant sur les bâtiments et mieux le délimiter.
Le site perd de l’argent depuis quelque temps. À terme, sera-t-il rentable pour vous ?
Le site de Pont-d’Ardres est un site secondaire qui vient en appui et qui s’inscrit dans le maillage régional. Cela fait partie d’une stratégie globale. On perd de l’argent depuis quatre ans, mais on a arrêté l’hémorragie. Les chiffres sont confidentiels, mais pour autant la perte a été suffisamment significative pour qu’on se recentre. Je pense atteindre l’équilibre d’ici deux à trois ans.
Quels investissements pour les prochaines années ?
On est parfaitement conscient que l’on doit investir, mais rien ne nous presse aujourd’hui. D’abord il y aura cette réunion, programmée dans les prochaines semaines. Et ensuite nous réfléchirons à un investissement mesuré qui s’inscrit dans la durée.