Râches : à la brasserie bio La Fabriq, tout se transforme
Cela fait un an maintenant que Laurent Mattassolio a repris les rênes de la brasserie bio La Fabriq à Râches. Pour cet ancien cadre de la restauration collective, cette reprise signifie plus que le simple brassage : c’est tout un projet. Explications.
Le 7 mai 2021, Laurent Mattassolio quitte son poste de cadre de la restauration collective. Un mois plus tard, le 2 juin, il devient l’heureux propriétaire de la brasserie bio La Fabriq à Râches. «Lorsque j’ai quitté mon poste, cela faisait déjà dix ans que je travaillais dans la restauration collective entre Paris et Lille, mais j’avais envie de produire. Alors, j’ai commencé par suivre une formation de brasseur à Rouen. Puis, quand j’ai vu qu’une brasserie était en vente dans le Douaisis, j’ai sauté sur l’occasion», sourit le dirigeant. Il se retrouve ainsi à la tête d’une brasserie, aménagée dans une ancienne briqueterie.
350 hectolitres par an
Laurent Mattassolio a fait un pari fou : racheter une entreprise endettée pour laquelle il a un véritable projet. «Cela va faire un an que j’ai repris. La trésorerie n’est pas encore au beau fixe, mais j'amène une nouvelle dynamique.» Ainsi, étape par étape, il développe son projet.
«Quand je suis arrivé, l’une des premières choses que j’ai faites, c’est changer le logo pour avoir une marque plus parlante. Puis, j’ai découvert que cette brasserie produisait cinq recettes de bière qui étaient régulièrement en rupture de stock. Un de mes défis a donc été de produire pour ne jamais être à sec et toujours servir mes clients. Vous savez, si vous êtes régulièrement en rupture, vos clients changent de brasseur», poursuit Laurent Mattassolio. Ainsi, en 2021, 350 hectolitres ont été brassés. Les bouteilles se sont ensuite retrouvées dans les rayons des Biocoop et de magasins spécialisés comme Gamm Vert, Bio C’est Bon ou BBG.
Une brasserie vertueuse
Le brasseur a également décidé d’entrer dans une démarche globale locale et vertueuse. «Mon houblon comme mon malt proviennent des Hauts-de-France et de Belgique, et toutes mes bières sont certifiées bio.» Au-delà de cet apport de matières premières locales et certifiées bio, le dirigeant a décidé d’aller plus loin en recyclant les drèches, ces déchets de production de la bière. Ainsi, un partenariat est né avec la ferme du Clos de Terre-Neuve à Frais-Marais. «Les drèches sont riches en protéines, alors je les donne à Frédéric Carré, de la ferme du Clos de Terre-Neuve, pour qu’il puisse nourrir ses vaches laitières.»
Un autre projet devrait voir le jour en décembre. Le brasseur souhaite en effet recycler ses bouteilles. «Je souhaite monter un partenariat avec l’association Haut la consigne, qui récupère et lave les bouteilles de bière dans la région. Je pourrais leur racheter des bouteilles recyclées pour les remplir avec ma bière», espère Laurent Mattassoli.