Développement
Raccord Dumont s’apprête à changer de dimension
L’entreprise installée à Arrest, a décidé de travailler sa trajectoire carbone et de se réorganiser en acquérant l’ancien site Comap. Deux chantiers d’ampleur qui doivent permettre à la structure, spécialisée dans la production de raccords en laiton, de préparer sereinement l’avenir.
« J’ai vraiment grandi ici », sourit Bertrand Dumont en déambulant dans l’atelier lancé en 1954 par ses parents. C’est ici que sont fabriqués quotidiennement 65 000 raccords en laiton à destination des grossistes en sanitaire-chauffage. Les petites séries sont produites sur les machines à commandes numériques et celles allant jusqu’à 50 000 pièces, sur des Manurhin mécaniques. « Au-delà, on bascule sur les multibroches », indique Bertrand Dumont, qui, après un passage chez EDF, a intégré l’entreprise familiale il y a 15 ans.
« Je maîtrisais la production, mais pas la partie commerciale, alors quand un poste s’est libéré, j’ai envoyé un CV à mon père », confie celui qui a officiellement repris les rênes de la société avec son épouse Élodie en 2022. Aujourd’hui, Raccord Dumont compte 42 salariés et affiche un chiffre d’affaires de près de 12 millions d’euros. « Nous travaillons en très grande majorité pour la France Métropolitaine et les DOM-TOM. Actuellement, l’export représente moins de 1 % de notre activité », indique-t-il.
Changer sa façon de produire
Très attaché à son indépendance, le chef d’entreprise a toujours privilégié l’internalisation des savoir-faire, tant pour la fabrication que pour la maintenance. « Être dépendant d’un tiers, c’est d’une part créer une zone de risque et d’autre part perdre la compétence, l’outillage et la main-d’œuvre. Pour moi, ce n’est pas envisageable », pointe Bertrand Dumont, qui s’est lancé un autre défi : réduire l’impact de sa production sur l’environnement. Si les décolleteurs, gros producteurs de déchets, ont déjà pour habitude de restituer les tournures de laiton à leurs fournisseurs, l’usine d’Arrest va au-delà du recyclage classique en essorant les tournures pour en récupérer l’huile. Celle-ci est ensuite réutilisée pour les machines de l’usine.
Quant aux raccords, ils sont tout simplement lavés avec une solution lessivielle classique et non-polluante pour ôter les corps gras restants. « Le fait de produire mieux est une réelle volonté de notre part. Je suis un enfant du village, je ne suis pas là pour détruire ce qui nous entoure », assure Bertrand Dumont. L’entrepreneur a par ailleurs réduit ses consommations énergétiques en installant une batterie de condensateurs. « Je cherche également à changer le mode de chauffage du site et nous allons installer 1 500 m² de panneaux photovoltaïques sur la toiture », précise-t-il. Une démarche qu’il souhaite valoriser à travers l’élaboration de fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) pour ses raccords et produits complémentaires. Cette « carte d’identité environnementale’ » est en passe de devenir incontournable pour le secteur de la construction.
Un nouveau site pour se réorganiser
En parallèle de cette exigeante stratégie RSE, Raccord Dumont a fait l’acquisition de l’ancien site COMAP d’Arrest, abandonné depuis une quinzaine d’années. Un achat qui va permettre à l’entreprise familiale de se réorganiser entièrement et de remédier à un manque récurrent de place.
Le site historique sera dédié à partir de fin 2024 à la production. Tandis que le stockage, la logistique et les fonctions supports s’installeront dans ces nouveaux bâtiments situés à proximité. « Actuellement, le secteur du bâtiment ne va pas bien, mais nous avons la chance d’avoir des bases saines. C’est maintenant qu’il faut préparer l’avenir. Nous ne voulons pas être dans la réaction, mais vraiment dans l’anticipation. Quand le bâtiment repartira, nous serons prêts », analyse Bertrand Dumont.
Sur les 5 500 m² utilisables, Raccord Dumont en occupera entre 3 500 et 4 000 m². Sur la partie restante, le dirigeant souhaite proposer des locaux commerciaux à loyers modérés. Une façon pour l’entrepreneur, qui a investi ici près de 2 millions d’euros dans ce projet, de soutenir aussi l’activité locale.