Rabbin agressé à Orléans: un mineur connu de la justice sera jugé en avril
L'adolescent interpellé après l'agression violente samedi du rabbin d'Orléans, en pleine rue et devant son fils, sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de cette...

L'adolescent interpellé après l'agression violente samedi du rabbin d'Orléans, en pleine rue et devant son fils, sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a annoncé lundi le parquet.
Déféré au parquet d'Orléans lundi, il sera jugé des chefs de violences volontaires "commises en raison de l'appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion", a précisé la procureure de la République d'Orléans Emmanuelle Bochenek-Puren.
Le mineur a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention "conformément aux réquisitions du ministère public", a indiqué la magistrate lundi soir.
Lors de son placement en garde à vue, "il a déclaré être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne", sans qu'"aucun élément ne permette de remettre en cause l'état de minorité qu'il déclare".
Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, "il nie être à l'origine de l'altercation et soutient s'être défendu".
L'adolescent est "impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d'Orléans", a aussi précisé le communiqué.
A chaque fois, "il a déclaré une identité différente", explique la magistrate.
Le jeune homme a par ailleurs "refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification lors de son placement en garde à vue, avant de s'y soumettre en fin de mesure", selon la même source.
Il a alors admis être de nationalité marocaine.
Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession et il "est également poursuivi pour avoir refusé de se soumettre aux relevés et prélèvements permettant d'établir son identité et pour usage de stupéfiants".
Son audience devant le tribunal pour enfants est prévue en avril à Orléans et se déroulera à huis clos.
Je vais bien
Au sujet du déroulé de l'agression, survenue "aux environs de 13H40" samedi, le mineur aurait abordé le rabbin Arié Engelberg "en se filmant, le questionnant sur sa religion (...) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction".
Le rabbin s'est approché de son agresseur et a poussé son téléphone pour faire cesser la captation des images.
"Il a alors reçu différents coups au visage, avant d'être ceinturé et mordu au niveau de l'omoplate, malgré ses gestes défensifs", en présence de son fils de neuf ans, a ajouté le communiqué.
Une enquête avait alors été "immédiatement ouverte".
"Grâce à Dieu, je vais bien, mon fils. Ça va de mieux en mieux. On a reçu énormément de soutien", a déclaré le rabbin d'Orléans dimanche soir sur BFMTV.
M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s'il était juif. "J'ai répondu oui" et "il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de...+", a dit le rabbin.
Il s'est aussi adressé aux membres de sa communauté dimanche, "très choqué".
Jusqu'à présent, la ville avait été plutôt épargnée par les actes antisémites, selon le président de la communauté israélite de la ville, André Druon, et l'émotion était encore vive lundi.
Une marche silencieuse "en soutien au rabbin" est également prévue mardi à 18H00 à Orléans, à l'appel de plusieurs associations juives locales, tandis que 300 personnes s'étaient déjà rassemblées dimanche place de la Bastille à Paris.
L'agression a aussi suscité de nombreuses condamnations dans la classe politique.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d'un déplacement à Belfort le "double visage" de l'antisémitisme, celui "de l'islamisme" et celui de "l'extrême gauche".
En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau "historique" de ces attaques pour la deuxième année consécutive, avec une "explosion" après le 7 octobre 2023, date de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël.
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