Qui gagnera le Calais-Douvres ?

Pas de répit dans la course pour le Détroit. L’assemblée générale des salariés de SeaFrance du 25 janvier dernier avait ressoudé les rangs de la majorité d’entre eux. La plupart ont reçu leur lettre de licenciement dans les jours qui ont suivi. Dans le même temps, les rencontres se sont succédé pour évaluer les solutions de sortie pour l’ex-compagnie maritime française : LDA/ DFDS ou Eurotunnel ?

La compétition est ouverte pour la vente des bateaux de SeaFrance.
La compétition est ouverte pour la vente des bateaux de SeaFrance.

 

La compétition est ouverte pour la vente des bateaux de SeaFrance.

La compétition est ouverte pour la vente des bateaux de SeaFrance.

La vente des navires approche et le calendrier s’accélère pour les juristes : vendredi 27 janvier dernier était la date limite pour le dépôt des offres des trois courtiers intéressés par les navires de l’ex-filiale de la SNCF. Ensuite, les courtiers ont deux mois d’exclusivité pour vendre les bateaux. Gageons qu’ils iront vite et ont déjà noué des contacts avec de potentiels clients. Parmi eux, Groupe Eurotunnel (GET) vient de publier ses résultats (cf. encadré), “en hausse de 16% à 844,8 millions d’euros” en 2011. En effet, son PDG, Jacques Gounon, a à coeur de montrer GET dans une phase de croissance et donc l’ambition, non seulement d’aménager les alentours du tunnel, mais aussi de veiller sur le transmanche. Il a d’ailleurs déclaré viser l’achat de trois navires (Rodin, Berlioz et Nord-Pas-de-Calais) : “On est dans une compétition ouverte, féroce. (…) La vraie question n’est pas : est-ce que cela pose un problème s’ils (LDA/DFDS) viennent mais pourquoi ne sont-ils pas déjà là…” Le PDG de GET met au point la stratégie de reprise des navires avec Jean-Michel Giguet, ancien dirigeant de Brittany Ferries, avec qui il travaille à la finalisation d’un business plan qui sera présenté à la Région et à la CCI. Concomitamment, le jugecommissaire aura reçu la préconisation du liquidateur pour la vente des navires et fera son choix. GET les estime à plus de 100 millions d’euros quand LDA/DFDS les voulait pour 5 millions dans son plan de reprise…

L’emploi et le cash au centre du choix. D’après certaines sources, le consortium franco-danois finaliserait ses discussions avec les autorités compétentes (Conseil régional, CCI Côte d’Opale). Au Conseil régional, on avoue que “des discussions sont en cours avec LDA et la CCI Côte d’Opale”. Côté consulaire, Jean-Marc Puissesseau penche plutôt pour Eurotunnel quand on l’interroge sur les deux scénarios possibles. Pour les promoteurs de la SCOP, la discrétion n’est pas de mise. D’abord, la mise en cause de leurs dirigeants ont conduit à une position définitive : traîner au tribunal “tous ceux qui diffameront” a prévenu Me Brun, conseil de la SCOP et du comité d’entreprise de SeaFrance. Ensuite, ils ont rencontré dernièrement Me Gorrias, le liquidateur judiciaire, et également des techniciens du Conseil régional. Les enchères battent leur plein entre le nombre d’emplois sauvegardés et la valeur réelle des navires.