Quelles aides européennes pour les entreprises picardes ?
Le fonds européen de développement régional (Feder) est souvent méconnu des chefs d'entreprises. Il s'agit pourtant d'une aide précieuse qui favorise la création d'emploi et le développement.
Beaucoup l’ignorent mais en dehors des aides classiques de l’État et de la Région, les chefs d’entreprises peuvent aussi se tourner vers l’Union européenne pour financer leurs projets. C’est pour faire connaître ces aides mais aussi pour démystifier les procédures qui peuvent sembler lourdes pour les novices, que la CCI Amiens- Picardie organisait mi septembre dans ses locaux une présentation dédiée à cette thématique. Une soixantaine de chefs d’entreprises étaient présents pour l’occasion.
300 millions d’euros en Picardie
« Les entreprises sont une cible privilégiée de l’Union européenne car elles sont source de création d’emploi et de développement », affirme Julie Ceglarek, de la direction des affaires européennes au conseil régional. Chaque année, l’Europe apporte son aide à 200 000 entreprises sur tout le territoire français, quel que soit leur statut. Objectif : parvenir à un taux d’emploi de 75% pour la population âgée de 20 à 64 ans d’ici à cinq ans. Pour la période 2014-2020, l’Union a prévu un budget de 300 millions d’euros rien que pour les entreprises picardes à travers le Feder. « L’objectif étant de favoriser une croissance durable, intelligente et inclusive », précise Julie Ceglarek. Les projets financés sont donc très ciblés. « Cela concerne l’environnement, l’énergie décarbonnée, la santé, le numérique, l’innovation ou encore la recherche et le développement auxquels l’Europe souhaite consacrer 3% de son PIB », poursuit Jean-Denis Collé, responsable du service industrie au conseil régional.
De nombreux outils
Pour illustrer ses propos, Jean-Denis Collé a cité plusieurs entreprises de la région : « Dans le domaine de la recherche et du développement, Hydrotechma, à Albert dans la Somme, qui est un sous-traitant aéronautique, a reçu un soutien pour développer un compas de bennage allégé grâce à un alliage d’aluminium ». L’entreprise Montupet, basée à Laigneville dans l’Oise, conçoit et produit des pièces pour le marché automobile. Elle bénéficie d’une aide de l’Europe grâce à l’utilisation de résines inorganiques dans le process de fabrication de ses culasses.
La suppression des produits chimiques améliorent l’impact atmosphérique et aussi les conditions de travail de ses salariés, moins exposés aux polluants. Les aides de l’Europe ne sont pas uniquement financières. « Les outils sont très nombreux. Il peut s’agir d’un appui sous forme de conseil via des réseaux et des plate-formes d’échanges ou même d’un apport en réglementation pour ne pas fausser la libre concurrence. Une aide logistique est aussi possible, en participant à un stand collectif lors d’un salon par exemple », précise Julie Ceglarek.