Entreprises
Quelle pratique physique et sportive en entreprise en Moselle ?
Dans le cadre de ses réflexions pour développer la pratique du sport pour tous, la Conférence régionale du Sport Grand Est, associe les acteurs sportifs de l’État, des collectivités territoriales, du mouvement sportif et du secteur économique quant à la problématique du sport en milieu professionnel. À cet escient, une enquête auprès des entreprises locales est actuellement en cours. Les entités mosellanes sont invitées à y répondre, jusqu'au 31 mars. Décryptage.
À l’heure où la qualité de vie est devenue une condition incontournable du bien-être au travail, on imagine bien l’impact positif que le sport peut avoir sur la santé des salariés et par conséquent sur la performance de l’entreprise. Dans les faits, si de plus en plus d’entreprises s’engagent dans une démarche de santé au travail, la réalité est plus disparate. Il faut savoir que 14 % des dirigeants affirment que leur entreprise propose des activités physiques et sportives à leurs salariés. Une donnée qui monte à 40 % dans les grandes entreprises et descend à 4 % pour les TPE. Une étape importante a été franchie. En effet, les règles d’assujettissement à cotisations sociales de l’avantage constitué par la mise à disposition d’un accès à un équipement sportif ou à des cours de sport ont été assouplies par le gouvernement en décembre 2019.
Des bienfaits individuels et collectifs
Dans tous les cas, la thématique est vouée à prendre de l’ampleur à l’avenir, pour des raisons multiples, allant de la nécessité de prévenir les maladies chroniques aux aspirations des jeunes générations. Le sport en entreprise inclut non seulement la pratique d’un sport au sein même de l’établissement (cours de yoga, de fitness, de boxe ou de renforcement musculaire dispensés sur la pause déjeuner ou le soir, mise à disposition d’équipements sportifs dans les locaux…), mais aussi les activités sportives organisées en dehors de l’entreprise. Si les effets bénéfiques du sport en général ne sont plus à démontrer (diminution des risques de maladie cardio-vasculaire, de diabète, d’AVC...), pratiquer un sport sur son lieu de travail est un facteur de bien-être pour le salarié. En effet, le sport permet de décompresser, d’être moins stressé et d’évoluer au travail dans une ambiance plus décontractée. De plus, pratiquer une activité physique entre collègues renforce les liens d’équipe, favorise l’entraide, la cohésion et l’esprit de groupe. À côté de cela, grâce au sport, les salariés et leurs dirigeants sont sur un même pied d’égalité. Intégrer le sport dans sa stratégie permet à une entreprise d’augmenter la productivité des collaborateurs, de diminuer l’absentéisme, d’améliorer sa rentabilité.
De nombreux freins...
Par ailleurs, pour une entreprise, montrer que ses salariés peuvent pratiquer un sport au travail ne peut qu’améliorer son image et renforcer sa marque employeur. Cela attire naturellement des talents qualifiés et sensibles à la problématique du bien-être au travail. Néanmoins, tous les employeurs ne peuvent pas consacrer le même budget aux activités sportives de leurs salariés. Les choix doivent être faits en fonction de la taille et des moyens matériels de chaque entreprise. Si le sport en entreprise est en plein essor, les freins à sa pratique sont encore nombreux, du côté des employeurs (locaux non adaptés, manque de moyens, méconnaissance de la réglementation, peur des risques d’accidents…) comme du salarié (manque de temps, faible diversité des activités proposées, absence de vestiaires et de douches, mauvaise communication et absence d’informations…). De plus, les salariés désireux de faire du sport dans l’entreprise sont souvent ceux qui en font déjà à titre personnel, en club notamment. Quelles sont dès lors les solutions possibles pour l’employeur et les représentants du personnel souhaitant favoriser la pratique du sport dans leur entreprise ? Créer une association sportive ou s’adosser à une fédération, réfléchir à des activités variées (certaines sont peu coûteuses et accessibles à tous), développer l’activité physique au sens large, comme encourager les salariés à venir travailler à vélo), mutualiser les infrastructures (une salle de sport partagée par plusieurs entreprises), surfer sur l’engouement suscité par les grandes compétitions sportives (coupes du monde, JO…).
Un effet Jeux olympiques de Paris ?
De toutes les manières, une activité sportive en entreprise devra répondre strictement aux règles d’encadrement, d’hygiène, de sécurité, de responsabilité de l’organisateur. Seulement 7 % des salariés pratiquent une activité sportive via leur travail, d’après une enquête Harris Interactive : réconcilier le bien-être au travail et la performance de l’entreprise est un sujet d’actualité et un enjeu stratégique pour les entreprises. C’est précisément la présence d’un certain nombre de pratiques, dont le sport, au sein de l’entreprise qui amène du bien-être aux salariés. D’après une étude menée conjointement par le Medef, le CNOSF et le ministère des Sports, la grande majorité des dirigeants interrogés indiquent ne pas savoir à qui s’adresser pour entamer une démarche de promotion du sport dans leur entreprise. Plusieurs autres blocages mentionnés étaient l’absence de ressources humaines, le contexte économique ou le manque d’accompagnement. À 500 jours des Jeux olympiques de Paris, si on se servait de cet événement pour irriguer les strates de notre société, entreprise comprise, de cette philosophie d'une bonne et saine pratique sportive ? Via l’enquête actuellement en cours, la Conférence régionale du Sport Grand Est, s’appuyant sur une initiative de la région, souhaite aller plus loin, que de lister les bienfaits en termes de santé publique, de bien-être au travail, de productivité, de cohésion d’équipe, en établissant un état des lieux des engagements actuels des entreprises des territoires en faveur de la pratique sportive des employés. L’enquête lancée sera close au 31 mars prochain. Les entreprises de Moselle peuvent y répondre sur le lien : https://forms.office.com/e/JM5swzCV6h.
Pas obligatoire...
La pratique du sport en entreprise a un caractère facultatif, aussi bien pour l’entreprise (dans le choix et l’organisation des activités) que pour le salarié. Ce dernier n’est pas obligé de faire du sport sur son lieu de travail et aucune activité collective ne peut lui être imposée, pas même lors d’un séminaire ou d’une sortie «team building». Basée sur le volontariat, la participation du salarié doit rester un plaisir et ne doit jamais devenir une contrainte. Elle ne doit pas non plus accentuer les inégalités entre salariés.