Conjoncture
Quel panorama, quelles perspectives pour l’artisanat du bâtiment Moselle ?
«Quand le bâtiment va, tout va», dit l’expression populaire. En réalité, pas toujours. N’empêche, le bilan de la Capeb quant au premier trimestre d’activité de la branche de l’artisanat du bâtiment a des accents positifs. De quoi, en tout cas, aborder les mois à venir avec une relative confiance. La région Grand Est est plutôt bien orientée. Forcément, cela a un impact sur le secteur en Moselle. Des chiffres à pondérer et à confirmer.
+ 9,5 %. C’est le rebond enregistré au premier trimestre par rapport au même trimestre de l’année précédente (- 12 %) par l'activité de l'artisanat du bâtiment. Une hausse qui s’explique par un effet purement mécanique : le premier trimestre 2020 ayant été impacté par l’arrêt quasi total de l’activité des entreprises sur les deux dernières semaines de mars 2020. L’’ensemble des corps de métiers progresse. L’électricité, la menuiserie-serrurerie, l’aménagement-décoration-plâtrerie affichent des hausses de 10,5 % et 12 %. La maçonnerie et la couverture-plomberie-zinguerie enregistrent des croissances plus modérées, respectivement à 9 % et 7 %. Au premier trimestre, la progression de l’activité s’établit à + 9,5 % pour les entreprises de moins de dix salariés et + 11 % pour celles de plus grande taille. La région Grand Est, avec + 11 %, figure parmi les bonnes élèves hexagonales (moyenne nationale : + 9,5 %). Bémol du côté de la construction. Le nombre de logements mis en chantier cumulés sur une période d’un an, allant de mars 2020 à février 2021, a baissé de 10 %, pour s’établir à 21 100. Même tonalité du côté des permis de construire en Grand Est. Repli de 10 % en un an, avec un total de 24 700. Ces données situent la région, plutôt au-dessus, du panorama global national.
L'envie d'investir
Quelques observations en Grand Est : le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises artisanales du bâtiment est en hausse régulière depuis le début d’année, l’activité en sous-traitance suivant la même tendance. Le nombre de jours des carnets de commandes augmente fortement. Ils représentent 102 jours de travail au premier trimestre 2021 (35 jours de plus qu’un an auparavant). Les carnets de commandes se remplissent en entretien-rénovation comme en construction neuve. On notera, enfin, ce point sensible, dans le contexte de la crise sanitaire : l’état de santé des trésoreries. Lors du premier trimestre 2021, 8 % des entreprises déclarent une détérioration en la matière, contre 31 % une amélioration. De fait, les besoins en trésorerie diminuent. Le montant moyen sur cet item se situe à 15 000 € (24 000 € un an auparavant). Signe encourageant : le nombre d’entreprises souhaitant investir est en hausse. 19 % d’entre elles ont investi depuis le 1er janvier 2021. 12 % envisagent de le faire d’ici les six prochains mois.
Du côté de l’emploi
En janvier 2021, le nombre d’entreprises souhaitant embaucher est supérieur au nombre d’entreprises envisageant de licencier ou de ne pas renouveler des contrats. 91 % des entreprises prévoient de maintenir l’emploi à son niveau actuel au premier semestre 2021 (contre 88 % au premier semestre 2020). 6 % des entreprises pensent embaucher des salariés supplémentaires (contre 7 % un an auparavant). Ces intentions d’embauche concernent aussi bien des remplacements (départ en retraite, CDD) qu’un surcroît d’activité. 3 % des chefs d’entreprise envisagent de licencier ou de ne pas renouveler les contrats au premier semestre 2021.