Quand un ouvrier devient pizzaïolo

A Lens, un ex-ouvrier de l’industrie automobile a décidé d’ouvrir une pizzeria et de participer aux championnats du monde de la profession. Deux participations et une 3e place plus tard, l’établissement ne désemplit pas. Mieux vaut réserver pour découvrir l’univers créé par Bruno et Cyril Trinel.

À l’intérieur de l’établissement, les Trinel ont souhaité reproduire un décor typiquement sicilien.
À l’intérieur de l’établissement, les Trinel ont souhaité reproduire un décor typiquement sicilien.
ACT'Presse

Bruno et Cyril Trinel ont créé une pizzéria à Lens. Ils sont également les représentants de la France au championnat du monde de la profession. Ici, Cyril en train de faire tourner une pâte avant de la garnir.

Pour Bruno Trinel, passer de la fabrication de pneumatiques à la restauration italienne, il n’y avait qu’un pas. Enfin, presque ! “En 2009, j’ai saisi une opportunité offerte par Bridgestone, mon ancien employeur, et profité d’un plan de départs volontaires.” A 50 ans, après 33 années consacrées à l’industrie, Bruno Trinel a donc créé son propre restaurant italien.
Cela faisait longtemps que ce Sicilien d’origine voulait se lancer : “Jusqu’à maintenant, la vie en avait décidé autrement. A 20 ans j’ai fait le choix de créer une famille et d’acheter une maison.” Après une formation pour acquérir les techniques de base, Bruno a ouvert un premier établissement à Cuinchy, avant de profiter de la fermeture d’un restaurant à Lens pour récupérer un emplacement de premier choix. Bruno et son fils Cyril y ont implanté un lieu cosy d’une cinquantaine de couverts, où ils cuisinent des mets siciliens. “Nous avons ouvert en mars 2014, en plein centre-ville, rue Diderot, à quelques pas de la mairie“, poursuit le restaurateur.

Le «Oh Sapristi !» propose une carte de pizzas préparées par Cyril et Bruno devant les clients, mais aussi une riche carte de plats typiques. “Régulièrement, nous testons de nouvelles recettes, avec toujours comme objectif de proposer un produit de qualité avec un prix maîtrisé.” La plus chère des pizzas coûte ainsi 14 euros.
Rapidement, l’établissement a su se trouver une clientèle, “des curieux qui voulaient goûter la pizza réalisée lors du championnat du monde, puis rapidement le bouche à oreille a fait son effet“. Sur place ou à emporter, les pizzas remportent en effet un vif succès : “Si tout continue comme ça, nous pourrions envisager l’ouverture d’un deuxième établissement.

Une pizza de champion. Ouvrir un restaurant n’a pas suffi à Bruno Trinel, il a été beaucoup plus loin en 2012 : “Mon fils nous a inscrits au concours Master Pizza. Pendant deux jours nous sommes allés au Zénith de Lille et nous nous sommes qualifiés pour le championnat du monde qui s’est déroulé à Parme.” A l’issue de cette première participation, Bruno a présenté la pizza “Perle du Nord”, avec des endives, qui l’a propulsé à la 23e place sur 615 participants. “J’ai terminé 1er Français…
Un résultat plus qu’honorable que les Trinel ont souhaité améliorer en participant une seconde fois au concours en 2013. “Mon fils a terminé à la 3e place, avec une pizza crème de cèpes au cognac, foie gras poêlé et figues. Bien entendu : 1er Français !” Bruno Trinel, quant à lui, a terminé à la 25e place, mais il espère mieux faire cette année. La finale du championnat de France se déroulera les 18 et 19 mars, sur le salon Parizza.

Participer à des concours comme celui-là nous permet de développer de nouvelles recettes, de parfaire notre technique et de voir ce que font les autres“, conclut le restaurateur qui avoue volontiers qu’un bon classement est aussi très bon pour les affaires.