Quand l’art redonne confiance et ouvre les portes de l’emploi
Le lancement national de «L’art d’accéder à l’emploi», dispositif né dans la région, s’est déroulé le 10 décembre dernier, au Palais des Beaux-Arts de Lille. On vous dit tout sur cette initiative et ses bienfaits.
«En trois ans, sur les 3 000 personnes que nous avons accompagnées, 54% ont retrouvé un emploi dans les six mois», lance d’emblée Frédéric Danel, directeur régional Hauts-de-France chez France Travail, ravi de partager les bons résultats de «L’art d’accéder à l’emploi». Ce dispositif a été lancé, au niveau national, ce 10 décembre au Palais des Beaux-Arts de Lille. Né en 2021 dans les Hauts-de-France, l'opération, qui s’appuie sur des collaborations avec les structures culturelles, mobilise les demandeurs d’emploi les plus fragiles en leur proposant de travailler, lors d’ateliers artistiques, leur expression et leur confiance en eux.
«Et ce, à raison d’un atelier de deux à trois heures par semaine durant un ou deux mois», poursuit le directeur régional Hauts-de-France. De son côté, Mélanie Durand, à la recherche d’un emploi, témoigne : «Durant de nombreux mois, j’ai été en recherche active, puis ne trouvant aucun poste, j’ai baissé les bras. Ce dispositif m’a remotivée. J’ai vu que je n’étais pas la seule dans cette situation et qu’en développement mes compétences et ma confiance en moi tout serait plus facile». Les points forts de ce dispositif résident dans l’écoute, l’accompagnement et l’esprit d’équipe.
Recruter autrement
Une fois la confiance retrouvée, les demandeurs d’emploi sont prêts à participer à des recrutements. «Nous organisons des rencontres, au sein de nos 150 structures culturelles partenaires, sur terrain neutre et sans CV. L’idée ’est de recruter au travers les 'soft skills' et de ce que dégagent les personnes», explique Frédéric Danel. Une initiative qui plaît aux recruteurs. «Au début, j’étais dubitatif, mais finalement, je suis ravi d’avoir tenté l’expérience. Avec ce dispositif, j’ai recruté une personne parce que je me suis dit que sa personnalité et ses compétences colleraient bien avec mes équipes. Aujourd’hui, elle est parfaitement intégrée», confie Yann Orpin, dirigeant de Cleaning Bio.
Ces résultats concluants, qui ont été remarqués au niveau national, ont motivé la présence, ce 10 décembre, de Thibault Guilluy, directeur général de France Travail. «Nous regardons ce qui fonctionne dans les régions et nous démultiplions, avec toujours la même volonté qui nous anime : aller vers le plein-emploi», a-t-il déclaré. L’emploi est une question de rencontres, et cela, France Travail l’a bien compris.
Un déploiement national ambitieux
Le déploiement au niveau national s’accompagne d’objectifs. «Nous souhaitons organiser 800 sessions par an, sachant qu’une dizaine de personnes participeront à chacune d’entre elles. Ce sont donc 8 000 personnes qui doivent reprendre confiance en France», chiffre Thibault Guilluy. Pour la première année, 494 000 euros seront nécessaires pour organiser ces sessions.
Bonne nouvelle, la communauté «Les entreprises s’engagent», dont les membres sont des dirigeants qui ont à cœur de construire une société inclusive et un monde durable, a fait un don de 100 000 euros. «Cela ne peut fonctionner que si les entreprises s’engagent, c’est le cas de le dire. Le marché du travail est en tension, il faut que les dirigeants apprennent à recruter différemment», a conclu Sylvain Reymond, directeur général de la communauté «Les entreprise s’engagent».