Ekoïa, une coque 100% recyclable
Protéger son téléphone en protégeant la planète
Deux entreprises de Bourgogne participent à la fabrication d’une coque de smartphone recyclable à l’infini. Imaginée par une start-up lyonnaise, Ekoïa invite à repenser les objets du quotidien en les inscrivant dans une économie durable et circulaire.
Du liège recyclé et du bioplastique à base de canne à sucre composent la coque de téléphone recyclable au doux nom d’Ekoïa. Les deux ingénieurs lyonnais qui ont pensé l’objet se sont adressés au Studio Cogitech à Djion (Côte-d’Or) pour concevoir le produit. « Nous avons passé plusieurs mois à faire une veille matériaux pour trouver ceux qui apporteraient la robustesse mais aussi la durabilité recherchée » précise Jean-Charles Cesar, cofondateur d’Ekoïa. Lieu d’origine, consommation d’énergie associée au matériau, recyclage ont été pris en compte dans le choix final. Le prototype achevé, Ekoïa s’est tourné vers l’entreprise Nextis à Demigny en Saône-et-Loire, spécialiste de l’injection et l’extrusion, pour la fabrication mais aussi le recyclage des coques. « Nos deux partenaires bénéficient du label Entreprise du Patrimoine Vivant qui valorise leur savoir-faire. »
Protéger durablement
La coque Ekoïa, composée à 90% de matériaux biosourcés et recyclable à 100%, peut déjà se pré-commander en trois coloris sur le site de la marque. Des modèles pour Iphoneet pour cinq modèles Samsung seront produits d’ici fin mars. Lorsque le client change de téléphone, il renvoie la coque grâce au bordereau téléchargeable via le QR Code inscrit dans le produit afin qu’elle soit recyclée. « Il peut ensuite profiter d’une réduction pour sa prochaine coque. »Ekoïa intéresse déjà des dirigeants sensibles à la responsabilité sociétale des entreprises qui souhaitent équiper leur flotte de téléphone. En fonction des demandes, la marque élargira sa gamme de coques compatibles avec d’autres téléphones. Ekoïa et sa boucle infinie espère créer une dynamique pour que les consommateurs initient les changements de pratique et de consommation. « Le consommateur ne comprend pas toujours son impact, car il n’est pas assez sensibilisé. »
Penser autrement
Frappés par l’impact de la pollution et de la consommation à outrance lors de leurs voyages en Indonésie ou au Liban, Jean-Charles Cesar et son associé, Maxime Prou, ont voulu contribuer à une économie vertueuse, sans perdre d’argent ni en gaspiller. « Une entreprise crée de la valeur et si les choses sont bien posées, on évite les dérives qui conduisent à ne penser qu’à gagner de l’argent à n’importe quel prix. L’économie circulaire est un concept qui peine à s’imposer. »Cet engagement ne se traduit pas uniquement par le choix d’un produit recyclable à l’infini mais aussi par celui des deux dirigeants de verser 1% des ventes à une association protectrice de l’environnement : CoralGuardian. Comme si ce n’était pas suffisant, Ekoïa vise le label B Corp. Cette labellisation répond aux exigences sociétales et environnementales de gouvernance et de transparence vis-à-vis du public. « Ce label donne confiance aux clients et nous permet de construire l’entreprise autour d’un questionnaire riche en abordant la relation fournisseur, la vie dans les bureaux… » détaille Jean-Charles Cesar. Sur sa lancée, Ekoïa devrait à terme commercialiser d’autres produits du quotidien, pour « sortir du tout jetable » et engager une vingtaine de personnes d’ici à trois ans pour inscrire durablement sa démarche économique.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert